La réplique sèche du RND

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Si Miloud Chorfi s’est montré très diplomate, son camarade Seddik Chihab a fait montre d’une virulence inégalée envers notamment les partis de l’Alliance présidentielle dont il « doute de l’engagement envers le président de la République ». Le porte-parole du parti considère que le débat actuel autour de l’enseignement de la charia « démontre la bonne santé de la démocratie » dans notre pays. Mais Chihab y voit autre chose. Pour lui, qui dit se débarrasser de l’obligation de réserve, le débat sur cette question « est futile ». « C’est un subterfuge pour saborder l’Alliance présidentielle » a dit encore le sénateur qui se demande « pourquoi attendre 40 ans pour critiquer le code communal ». Dans une critique sans retenue contre « ses amis » du FLN, Seddik Chihab s’élève « contre ceux qui ont gouverné le pays pendant 40 ans et qui viennent aujourd’hui critiquer un code qu’ils ont eux-mêmes institué ». Plus loin, l’orateur déclare tout de go que « ces gens-là ont la nostalgie du parti unique. Ils ont l’habitude de la pensée unique. Ils veulent garder à eux seuls le pouvoir ». Toujours à propos du FLN, Chihab se pose la question sur les véritables motivations de Abdelaziz Belkhadem de poser la problématique de la révision constitutionnelle actuellement. « Est-ce que la Constitution est la priorité des Algériens actuellement ? », s’est-il demandé avant de répondre par la négative en précisant que l’essentiel pour l’Algérie actuellement est de « régler les problèmes socio-économiques » pour pouvoir aller ensuite « à ce moment de vérité que nous attendons tous ». Pour mettre fin à cette polémique, le responsable du RND précise que son secrétaire général ne « fait qu’appliquer le programme du président de la République, et partant, de la volonté populaire ». Une manière comme une autre de dire que les partenaires de son parti dans l’Alliance ne critiquent pas Ouyahia, en réalité, mais Abdelaziz Bouteflika. C’est ce qu’il dira d’ailleurs plus tard en des termes plus clairs : « Soit nous sommes avec cet homme soit on ne l’est pas. Il n’y a pas de demi-mesure. En ce qui nous concerne au RND, nous n’avons demandé ni portefeuille ni aucun autre avantage ». Sur la question de « la moralisation de la vie publique » que le FLN et le MSP ont critiquée, le sénateur du RND dira que son parti « n’a pas de dinosaure et ses élus n’ont pas peur ». Avant ces mises au point, le porte-parole du RND a indiqué que son parti « se félicite du dialogue en cours sur la crise de Kabylie, cette région qui a toujours constitué l’avant-garde de combat pour l’identité nationale et pour la citoyenneté ». Chorfi a également demandé à ses militants de « se mobiliser » parce que, a-t-il précisé, « la campagne électorale pour les locales et les législatives commence aujourd’hui, à partir d’Alger ». Ce à quoi Seddik Chihab a apporté un petit rectificatif en disant que l’appel de Chorfi « ne veut pas dire qu’il y aura des élections anticipées, mais il faut se mobiliser dès maintenant en prévision du double scrutin de 2007 ».

Ali Boukhlef

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