Espoirs et réalités du CHU de Tizi-Ouzou

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Selon l’orateur, l’absence d’une démarche efficace en vue d’un recensement des personnes démunies non affiliées à la Sécurité sociale en faisant appel à des relais compétents telles les collectivités locales, la lourdeur du dossier destiné à justifier le statut de démuni mais aussi la sous estimation de cette mission par les services de l’action sociale qui n’ont pas évalué l’ampleur et l’impact de cette mission, ont fait que cette catégorie sociale ne peut être touchée dans son ensemble par le nouveau système de santé publique. Parlant du retard dans l’émergence du système de soins, le Dr Mansouri estime que cela est dû à l’absence de séparation de prestation financière des services de santé. Un manque qui touche également à la séparation entre possession du capital et la mission de management.

« La mise en évidence du pouvoir de l’Etat réglemente les relations entre les autres acteurs du système de santé. L’Etat s’est longtemps focalisé sur les fonctions de production et de financement des services de santé », a-t-il expliqué et de souligner que le désengagement progressif de ces deux fonctions ne signifie aucunement un désengagement de l’Etat du système de santé mais un engagement plus rationnel dans ce qui est appelé prestation et financement. Ces deux derniers doivent être, à en croire le conférencier, utilisés avec parcimonie et sur des cibles spécifiques alors que les instruments de régulation doivent être développés via une déconcentration responsable, une décentralisation administrative et l’élargissement des options de formation. La contractualisation qui se veut un rapport de coopération entre les établissements publics de santé et les organismes d’assurance sociale, la CNAS et CASNOS notamment et avec la Direction de l’action sociale, est régi par le décret exécutif n°04-101 du 1er avril 2004, fixant les modalités de versement de la contribution des organismes de sécurité sociale au financement des budgets des établissements publics de santé. Elle a pour objectif, dira encore le Dr Mansouri, d’élever la qualité des soins. Ce qui induira, a-t-il précisé, la possibilité d’évaluation, de régulation et de concurrence. « La contractualisation est un moyen d’optimiser les performances du système de santé, d’assurer une bonne gouvernance et maîtriser les coûts. Elle permettra aussi d’évoluer vers la décentralisation et la déconcentration », a-t-il encore fait remarquer. Réfutant l’équation, sous-entendue, entre contractualisation et privatisation, le directeur du CHU Nedir a précisé que « la contractualisation n’induit ni privatisation ni désengagement de l’Etat, mais que l’objectif est l’amélioration de la performance du système de santé. » « Nous visons à ce que l’intérêt général transcende sur l’intérêt individuel », même si le processus contractuel a un coût, a-t-il signalé.

Parlant de l’état d’avancement du dossier de contractualisation, le Dr Mansouri a fait savoir que « le secteur de la santé a déployé de nombreux efforts en vue de la concrétisation de cet objectif à travers les différentes réformes » qu’a connues le système de santé algérien. Il cite à ce sujet la mise à niveau des structures de santé publiques entamée depuis 2005, le renouvellement et l’acquisition de nouveaux équipements, l’amélioration du séjour hospitalier (hébergement et restauration), la remise en place des outils de gestion et l’amélioration du logiciel patient, entre autres.

M.A.T.

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