En tous cas, celle-ci, qui est plutôt connue par la “zerda” qu’elle organise occasionnellement, n’a rien d’un chef-lieu de commune. Même le siège de l’APC, qui devait la distinguer comme telle, ne s’expose pas au premier venu. Il se tient “discret” au contre-bas d’une route, au milieu d’un campement de la police communale. Dès son entrée, le visiteur de cette localité sera surtout frappé par deux imposantes bâtisses détruites. Il s’agit d’un bâtiment de logements sociaux et de l’ancien siège de l’APC, lesquels ont été, nous a-t-on dit, brûlés lors des évènements du Printemps noir de 2001.
L’APC dans un vieux chalet
L’APC d’Akerrou occupe actuellement un vieux chalet qui date du temps colonial que l’APC a aménagé pour en faire son local. A quelques encablures de là, le secrétaire général de l’APC et le maire partagent un même bureau qu’ils ont aménagé dans le parking de la commune. C’est dans ce bureau de “fortune” que nous avons été reçus par ces responsables il y a à peine quelques jours. “Notre commune accuse un retard d’un mandat par rapport aux autres municipalités de la daïra d’Azzefoun”, nous dit tout de go le P/APC, faisant référence aux quelques mois précédant les dernières élections durant lesquelles cette commune est restée bloquée suite à la “démission” de l’ancienne assemblée. Il est à noter que ces mêmes élections du 29 novembre passé ont porté le RND à la tête de cette municipalité en engrangeant le plus grand nombre de voix, mais avec le même nombre de sièges que le FLN avec 3 sièges chacun contre un seul pour le RCD. Quoi qu’il en soit, ce scrutin aura surtout permis à cette commune de se doter d’une assemblée. D’ailleurs, son président estime que celle-ci a retrouvé depuis le sens de la marche en avant après les années de léthargie qu’elle a connues.
11 projets de développement lancés
Selon M. Maouel Mohamed, pas moins de 11 projets de développement ont été lancés à travers le territoire de la commune. Il faut dire que c’est un véritable chantier qu’attendent le maire et son équipe et qui ont franchement du pain sur la planche. Cela dit, le plus urgent pour ces derniers c’est de bâtir un nouveau siège digne d’une APC. Pour ces mêmes responsables, cela ne saurait tarder. “Un budget conséquent de 2 milliards 500 millions de centimes nous a été déjà dégagé pour la réalisation de ce projet, et dernièrement nous avons procédé à un choix de terrain pour l’installation de ce siège”, nous dit en substance le P/APC. Sinon, ce dernier nourrit de grandes ambitions pour sa commune, laquelle il est vrai possède de grandes potentialités naturelles non ou insuffisamment exploitées. Sa situation géographique peut constituer déjà une matière de convoitise des investisseurs. Il faut dire que cette commune, et notamment son chef-lieu, sont situés dans un lieu féérique, au pied du mont Tamgout et à quelques encablures seulement de la forêt de Yakouren. Le P/APC a parlé aussi de possibilité de création de carrière d’agrégat. “Il y a aussi l’eau de source qu’on peut mettre en valeur”, dit encore le même responsable. Et d’ajouter : “Il y a plein de choses à faire ici car notre commune est riche. Notre vœu est de faire en sorte qu’au bout de notre mandat, il fera beau vivre ici”.
L’exode, l’autre phénomène
Faire en sorte qu’il fera surtout “bon” de vivre dans cette commune car ce n’est certainement pas en quête d’une quelconque beauté qu’ils ne trouveront d’ailleurs probablement nulle part ailleurs que ses habitants la fuient. En effet, Akerrou a de tout temps vécu avec le phénomène d’exode qui fait que ses enfants sont actuellement éparpillés ça et là à travers tout le pays à la recherche en fait d’une vie décente.
Le dernier recensement a fait état de 4 638 résidents dans la municipalité, alors que, estime M. Maouel, “si l’on rassemble tous les natifs de la commune, on atteindra les 30 000 habitants”. Par rapport déjà au recensement de 1998, Akerrou a enregistré une décroissance en nombre d’habitant puisqu’il y a dix ans elle comptait 5 061 âmes.
“Notre région n’a rien à offrir à ses enfants pour les garder, c’est pour cela qu’ils la quitte, ne revenant que pour passer quelques jours de vacances”, explique le P/APC, qui pense qu’il faudra surtout se pencher sur le secteur de la jeunesse, laquelle souffre le martyr du manque de moyen de loisirs dans la mesure où “rien n’a été réalisé dans ce domaine”, estime le maire.
Ce dernier a fait état également d’un déficit en matière d’établissements sanitaires avec seulement 4 salles de soins sur tout le territoire de la commune, distante de près de 20 kilomètres de la ville d’Azazga et d’un peu plus de son chef-lieu de daïra, Azzefoun en l’occurrence.
Cela pour dire que l’hôpital ou le centre de soins le plus proche n’est pas à deux minutes de là. Heureusement, doit-on dire, pour la population locale que le réseau routier de la commune connaîtra dans les tout prochains jours une réfection au prix d’un important projet de revêtement en béton bitumineux. Cela permettra au moins une circulation fluide pour atteindre la RN 71, laquelle connaît aussi un même revêtement, et de là l’une ou l’autre localité.
Akerrou est née d’une erreur administrative
La commune d’Akkerou est née d’une erreur administrative, c’est ce que nous avons appris de son président qui indique que cette appellation n’a rien à voir en vérité avec les spécificités géographiques, encore moins historiques, de la région.
“Cette erreur a été commise en 1985 lors du découpage administratif. On a attribué deux communes pour une même contrée dans la région de Mekla, à savoir Aït Khellili et Akerrou qui se trouve juste à côté.
Pour passer cette erreur sous silence, on a décidé alors de créer notre commune, à condition qu’elle garde ce nom qu’on doit en somme au village Akerrou de Mekla”, a expliqué le maire.
Depuis, les autorités locales de cette municipalité ont réclamé le changement de cette dénomination mais en vain. “Ben Flic qui est le nom de notre Aârch est l’appellation qui nous sied le plus”, dit aussi le même P/APC.
M. O. B.
