“Nous insistons pour l’organisation du congrès en Kabylie”

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La Dépêche de Kabylie : Vous passerez aujourd’hui devant la cour de Tizi-Ouzou avec le wali. Peut-on connaître les raisons qui vous ont poussé à l’ester en justice ?

Nous l’avions saisi à maintes reprises et par différents canaux pour l’autorisation d’organisation du congrès à Tizi-Ouzou mais en vain. Nous n’avions même pas reçu de réponse négative, c’était carrément du mépris. Alors, il nous restait cette solution du droit.

En qualité de quoi aviez-vous engagé cette procédure judiciaire ?

En qualité de membre du congrès mondial amazigh qui est une organisation internationale donc ne nécessitant pas d’agrément algérien et aussi, moi et mes amis, en notre qualité de membres des associations formant le congrès mondial amazigh.

Pourtant il a été rapporté que seules quelques personnes avaient agi en leur nom pour déposer plainte contre le wali…

Je ne sais qui est derrière cette tentative de division du CMA mais je vous assure que ce sont les membres qui avaient décidé de cette action et non une seule tendance.

D’ailleurs, en ma qualité de président je suis présent aujourd’hui à ce procès.

Quant à ce complot ourdi dans le but de semer la zizanie au sein de notre organisation, il faut l’imputer aux ennemis de la démocratie et de tamazight.

Hier, vous aviez été voir le président de l’APW de Béjaïa. Quel a été le but de votre visite ?

Tout simplement l’organisation du 5e congrès mondial amazigh à Béjaïa, et M. Ferhat a été sollicité pour nous aider à avoir la fameuse autorisation même si réellement le code de wilaya, dans son article 58, permet au P/APW de décider de son organisation d’autant plus qu’il contribuera au développement culturel et social dans la région.

Quelle a été la réponse du P/APW ?

Nous le remercions tout d’abord pour son accueil aimable et sa volonté à appuyer le projet d’organisation de ce 5e congrès.

D’ailleurs, il nous a montré la correspondance qu’il avait adressée au wali pour appuyer notre démarche et il nous a promis de saisir oralement et publiquement aujourd’hui le wali qui sera présent à la session de l’APW.

Par ailleurs, dans le cas de non-réponse, comme c’est le cas à Tizi-Ouzou, M. Ferhat nous a donné des assurances quant à la saisie du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales.

Si jamais il y a accord d’organisation de ce congrès à Béjaïa ou à Tizi-Ouzou, seriez-vous prêts pour cet été ?

On est effectivement en retard faute de délivrance de ce document étatique mais nous ne sommes pas tenus de l’organiser en été.

On peut le reporter jusqu’à septembre ou octobre.

Etant confrontés à ces difficultés, vous aviez saisi les organisations internationales. Nous comprenons pour l’ONU mais pas pour l’Union européenne…

Très bonne question. L’Algérie a signé un accord avec l’Union européenne dont l’article 2 stipule que le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’Homme, tels qu’énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, constitue un élément essentiel de l’accord.

C’est la raison pour laquelle nous nous sommes adressé à l’Union européenne pour lui demander d’annuler cet accord si les autorités persistent à violer les droits de l’Homme et à refuser l’organisation de rencontres entrant dans le cadre de la démocratie.

Un mot pour conclure…

J’espère de tout cœur que ce 5e congrès se tienne en Kabylie pour permettre aux Imazighen des autres pays et à nos amis invités de découvrir cette belle région et aussi à nos concitoyens de les côtoyer, et d’échanger leurs connaissances. Enfin, je remercie infiniment votre journal qui est aux côtés des Hommes libres.

Entretien réalisé par A. Gana

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