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“Le découpage de 1984 a lésé notre commune”

Le découpage administratif de 1984 est l’un des principaux problèmes soulevés par Tahar Maibèche, maire de Chellata. Aux communes opulentes les plaines fertiles et les zones à vocation industrielle, aux collectivités déshéritées les raidillons et les falaises abruptes. Telle est, semble-t-il, la logique — si tant est que la logique est prise en ligne de compte — à laquelle a obéi ce découpage.

Un découpage unanimement décrié par tous les responsables des petites municipalités avec lesquels nous avons eu l’opportunité de nous entretenir. “Notre commune n’a pas de recettes, c’est une commune-dortoir”, se lamentent les élus aux commandes de l’APC de Chellata. En effet, l’APC n’arrive même pas à couvrir ses dépenses de fonctionnement et la moindre opération de développement est subordonnée aux subsides versés par l’Etat central. Et pourtant, chaque crête, chaque clairière, aurait pu constituer un creuset pour le développement de l’économie rurale pour peu qu’on daigne s’y investir.

L’indispensable équilibre villes-campagnes et l’arrêt de l’exode rural nourriront l’illusion aussi longtemps qu’on persistera à laisser en friche toutes ces promesses de richesse.

Pour ne rien arranger, même la RN 26A qui traverse Chellata est laissée à l’abandon. “C’est la seule RN qui n’a pas bénéficié d’opération d’élargissement et de revêtement ; pourtant elle relie deux wilayas et le trafic y est très important”, déplore

M. Maibèche qui relève par ailleurs l’état très délabré du CW159, reliant Ayris (Chellata) à la commune d’Ouzellaguen. “Nous souhaitons qu’il soit pris en charge”, affirme-t-il. S’agissant du village Ighil Oumced, le plus éloigné du chef-lieu communal.

M. Maibèche appelle de ses vœux son rattachement à la commune d’Akbou, conformément au souhait de ses habitants et aux “délibérations favorables des deux APC concernées”, nous dit-il. Enfin, le volet environnemental et la dégradation du cadre de vie inspirent de l’inquiétude aux responsables de Chellata qui redoutent les flambées épidémiques. L’APC ne disposant pas de décharge publique contrôlée, les dépotoirs sauvages se multiplient à l’infini. Même le col de Chellata, un site à vocation touristique aux confins de la commune est souillé par les déchets ménagers que des automobilistes indélicats y déposent régulièrement. “Nous avons dû planter des panneaux, nettoyer à plusieurs reprises, mais en vain”, déplore M. Maibèche.

N. Maouche

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