»Je ne fais pas que de la chanson rythmée »

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La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous résumer en quelques mots votre carrière dans la chanson et nous dire comment vous êtes venu à l’art ?

Makhlouf : D’abord, je dirai que je suis né dans une famille artistique. J’ai eu la chance de grandir avec des cousins et des cousines artistes, et de mon côté j’ai toujours aimé la chanson. Avec le temps et surtout avec les contacts quotidiens avec d’autres artistes, j’ai pu forger ma personnalité artistique. Je préciserai que le fait de côtoyer le monde artistique m’a aussi aidé à me former dans ce domaine. En plus de tout l’environnement qui m’entourait, j’avais fait l’école de musique et peu à peu j’ai tenté ma chance en enregistrant mon premier album en 2004 chez les éditions Maâtkas music. L’album était intitulé, Ayen Ayen. Mon second produit, je l’ai enregistré avec les éditions Belart, Amek Ak Mattu-gh. L’été passé j’ai produis, Alla Kem Is3i-gh. Je suis satisfait des résultats. Ce sont des albums qui ont plu au public. Pour cette année, mon nouvel album sortira aujourd’hui.

Pourquoi avez-vous choisi ce style de musique ?

Ce style est le nôtre. Il est le folklore kabyle. J’ai choisi de le faire parce qu’on n’a rien d’autre à part ce style. Au delà de ce style, je fais du chaâbi, et même de l’andalous. D’ailleurs, dans mon nouvel album, j’ai fais une chanson hawzi. C’est un essai qui vise à introduire le hawzi dans la chanson kabyle. Cette chanson est un hommage pour la maman, particulièrement ma mère. C’est une manière pour moi de quitter, même un tant soi peu, notre style de musique et lui introduire de nouveau style.

Outre cela, c’est une preuve que la nouvelle génération de chanteurs kabyles ne se limite pas uniquement à la chanson rythmée car on peut faire d’autres styles de musiques.

A propos de votre style de chanson, qu’est-ce qu’il a de spécial ou quel est son apport à notre chanson ?

D’abord, ce style traite de la réalité quotidienne de la société et le public l’apprécie bien. En second lieu, les rythmes utilisés sont modernes, au sens qu’ils collent avec cette période. Avec des instruments modernes aussi ce style est en osmose avec les exigences de cette période.

Ajoutons à cela, comme je l’ai dit, les sujets traités dont nos chansons reflètent une réalité que tout le monde vit au quotidien. J’ajouterai qu’il y a quatre ou cinq ans nos vieilles demandaient la chanson Joséphine aux disquaires. La déferlante raï avait envahi notre société, et c’est grâce à ce nouveau style que les gens écoutent maintenant notre chanson.

Ils préfèrent écouter, Allaoua, Saïd Youcef…plutôt que d’autres. Je préciserai que je ne suis pas raciste car j’écoute tous les styles, mais du côté des principes, des tradition et du côté de taqvaylit nnegh, c’est sans concession aucune. On peut danser avec des chansons dont nous comprenons les paroles.

Vous dites souvent que votre style de chanson vise aussi à sauvegarder la langue kabyle, pouvez-vous être plus explicite là-dessus ?

Il sauvegarde d’abord la langue, ensuite le style folklore qui est le nôtre.

Sur ce point, permettez-moi de remercier le maître Aït Menguellet qui est resté fidèle au folklore kabyle.

Je dirai aussi que c’est un acte militant. Combien de chanteurs passent de formidables messages à travers la chanson rythmée. En somme, la chanson rythmée peut traiter de tous les sujets.

Tant que le public demande ce nouveau style je pense qu’il y a quelque chose de spécial dans ce nouveau style.

Parlez-nous un peu de votre nouvel album qui sortira aujourd’hui et des thèmes traités ?

Merci pour cette question qui me permet d’aborder mon nouveau produit. J’ai traité du sujet de nos jeunes qui sont attirés par les filles binationales.

C’est un sujet d’actualité et dont la plupart des jeunes connaissent le secret. Alors que les autres les demandent pour le seul objectif d’avoir le droit à la résidence, moi j’ai renversé les donnes en essayant de donner une autre image qui se résume au contraire à cette binationale qui demandera un jeune de chez nous en mariage.

Le titre de l’album est Ne me quitte pas. D’autres chansons, comme ça n’a rien à voir, Tu es dans mes pensées, Di L3amr-iw…, Ahlili… et la chanson hawzi en hommage à la maman.

Un dernier mot,

Je tiens à remercier tous ceux qui aiment Makhlouf. C’est grâce à eux que je travaille toujours.

J’ai des projets pour cette année. Au delà des fêtes et galas je prépare une tournée en Kabylie et probablement en France.

Propos recueillis par M. Mouloudj

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