Le nomination d’Ahmed Ouyahia à la tête de l’Exécutif ne peut être perçue comme une nomination de routine, mais bien comme une volonté du chef de l’Etat de secouer le cocotier et rompre le cercle vicieux dans lequel s’est inscrit le gouvernement. Même les plus fidèles amis et alliés de Belkhadem reconnaissent qu’il n’a pas su ou pu faire bouger les choses, redonner espoir aux Algériens et inscrire le pays dans les enjeux de l’heure. Le désormais ex-Chef du gouvernement s’est enfermé dans un discours de circonstance et s’est rarement hasardé en dehors de généralités généreuses. Ainsi après le 11 Septembre et ses répercussions immédiates et durables sur le plan international, Abdelaziz Belkhadem a continué à véhiculer l’image -vraie ou supposée- d’un homme proche des thèses islamistes. Toujours sur le plan politique, l’ex-Chef du gouvernement semblait dépassé et débordé de toutes parts par les acteurs socio-politiques.. Cette léthargie politique était accompagnée -sans grande conviction, il faut le dire- par un désir du bout des lèvres de voir l’économie s’ouvrir davantage. A côté de cet état de fait, les Algériens ne cessent de crier leur colère et leur mécontentement et cela par le biais des émeutes.
Le président de la République, conscient de la gravité de la situation, mais aussi de l’inefficacité de l’Exécutif, a tranché ainsi avec la nomination d’Ahmed Ouyahia. Ce dernier, connu pour être un homme de terrain aux décisions courageuses, même si elles doivent être impopulaires, semble être, aux yeux de Bouteflika, l’homme de la situation.
Face aux multiples défis, notamment sur le plan socio-économique, Ouyahia se doit d’apporter des solutions rapides afin d’atténuer la colère populaire, et d’engager les réformes nécessaires sur le plan économique, capables de faire négocier au pays les haltes et les rendez-vous capitaux dans un futur très proche.
I. Ben