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Les Patriotes se concertent à Bouira

La salle Errich de Bouira a accueilli hier la colère refoulée des Patriotes de cinq wilayas du Centre du pays (Béjaïa, Boumerdès, BBA, Tizi-Ouzou et Bouira).

Ce rassemblement a pour but, explique-t-on sur le perchoir, de peaufiner un dossier sur la situation socioprofessionnelle des résistants au terrorisme intégriste. Une fois ficelé, le document sera soumis à l’appréciation de la plus haute autorité de l’Etat pour qu’au final des textes, mettant à l’abri du besoin les patriotes et les groupes de légitime défense, soient arrêtés.

Cette rencontre est donc une opportunité pour écouter les préoccupations des patriotes et collecter une somme de propositions. De toute façon c’est ce que nous avons retenu dans la première intervention de Kara Mohamed-Sghir, député FLN. Confiant quant au dénouement heureux de cette démarche, ce dernier, se présente comme une sorte de courroie de transmission entre les patriotes et le pouvoir central. Cela dit, l’ex-ministre, originaire de la région de Lakhdaria, connaît très bien la misère que subissent tous ces résistants pour les avoir côtoyé dans les années 90, lorsque le terrorisme avait failli enterrer la République.

Cela n’empêchera cependant pas l’ancien ministre de tenter par moments un discours politique du genre « le programme de Son Excellence le président de la République dont vous avez soutenu la démarche réconciliatrice…». Par moments aussi on surprend ce ton démagogique aux allures de campagne électorale. A ce propos, un Patriote et non moins ancien moudjahid de la région de Sour El Ghozlane ne se gênera pas pour inviter le président de la République à une « ouhda thalitha ». Le propos et c’est le moins que l’on puisse dire est anachronique devant ce parterre de jeunes Patriotes handicapés à vie. Mais très vite la pendule sera mise à l’heure de la situation dramatique que vivent les Patriotes. « On n’est pas là pour parler de ouhda thalitha. Nous sommes venus exiger nos droits… », rappellera à l’ordre un jeune résistant des Ait Laâziz. S’ensuivront d’autres interventions directes et sans ambages.

C’est ainsi, qu’un ancien moudjahid ne comprend pas que « ceux qui détruisent l’Etat sont protégés et ceux qui l’ont protégé sont méprisés ». Un vieillard, à mille lieues de cerner le discours politique, émouvra la salle en expliquant dans un kabyle concret et avec des mots simples qu’il a défendu sa maison, sa femme et ses enfants. Autrement dit, sa patrie, pas une vision politique. A ce moment-là, Kara Mohamed-Sghir, l’hôte de Bouira, nous semble-t-il-a écrasé une larme.

T.Ould Amar

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