La Dépêche de Kabylie : qu’est-ce qui vous a motivé à conseiller Moldovan au président de la JSK?
Mahieddine Khalef : La JSK a besoin d’un entraîneur. Si l’on ne répond pas présent, tout ce qu’on a fait pour le club se volatilisera automatiquement. La JSK est notre club ; on a vu avec quelques entraîneurs et ça n’a pas abouti. Par la suite, j’ai fait travailler ma mémoire, je me suis rappelé de Moldovan qui a travaillé au Maroc, en Tunisie et en Egypte, alors qu’il nous fallait quelqu’un qui connaît un peu la clé du Maghreb de l’Afrique pour qu’il ne tarde pas dans le travail. Par l’intermédiaire des amis, j’ai appris qu’il est libre, j’ai eu son téléphone. On a discuté et c’est comme ça qu’on a réglé le problème. Moldovan est un Roumain, l’école roumaine est connue physiquement, techniquement et tactiquement. Je pense que la JSK a besoin d’un entraîneur de ce niveau, mais disons qu’il faut du temps. Lorsqu’on sait que la coupe de la CAF commence dans trois semaines, ce n’est pas facile pour un nouveau.
Avec l’aide et l’apport de tout le monde, je pense qu’il va apporter un plus…avec le temps, il faut que les joueurs soient là, il faut que son entourage immédiat et ses proches collaborateurs travaillent et tirent dans le même sens. J’espère que cela va bien se passer. Et puis j’ai surtout gardé un bon souvenir de lui avec le RAJA. Il a apporté la discipline tactique, l’efficacité,… il a été premier avec huit ou onze points. Malgré ça, quelques dirigeants ont essayé de lui créer des problèmes. Il s’est retiré. Malgré cela le RAJA a été champion. Je pense qu’il a les atouts qu’il faut pour bien travailler à la JSK.
Que diriez- vous aux supporteurs de la JSK ?
En premier lieu, je tiens à remercier les supporteurs de la JSK parce qu’ils ont toujours assuré le soutien qu’il faut au club. La JSK ne peut pas vivre sans ses supporteurs et vice-versa. Je dis qu’ils ont un rôle très important à jouer, surtout quand quelqu’un de nouveau arrive et qu’il ne connaît pas spécialement la maison, même s’il connaît le club. Je pense qu’il faut l’encourager et lui donner le temps parce que ce n’est pas une solution de changer d’entraîneurs à chaque fois. Je pense que les meilleurs moments de la JSK c’est quand il y a eu une stabilité pendant quinze ans. Je crois qu’il faut arriver à cette stabilité : c’est la stabilité qui est la source de la réussite.
Et je leur dirai : “Soyez derrière votre club, quels que soient les résultats. Il faut aimer la JSK et non pas les résultats de la JSK. Un supporteur est celui qui aime la JSK et ses couleurs quelles que soient les raisons.
C’est dans les moments difficiles que la JSK a besoin de ses supporteurs.
On ne peut s’empêcher de vous demander de nous livrer votre appréciation sur le football national et surtout la prestation du onze national durant le concours pour la CAN et le Mondial 2010.
De toute façon, le football national est en crise et tout le monde le sait. Et automatiquement au niveau de l’équipe nationale ça se ressent.
On ramène beaucoup plus de joueurs de l’étranger que d’ici, mais malheureusement à part quelques-uns qui ont un bon niveau le reste n’est pas d’un niveau important. Actuellement, on ne peut pas faire autrement, ils sont dans des clubs ; ils travaillent ; ils ont peut-être des championnats plus relevés que le nôtre. Chez nous, il y a des joueurs ; il faut travailler et pour travailler il faut une réforme. Tant qu’il n’y a pas de réformes, il ne faut pas s’attendre au miracle !
Justement, selon vous quelle sera la première pierre de la réforme ? Certains préconisent un championnat à blanc. Qu’en dites- vous ?
Non, non, je ne suis pas pour le blocage du championnat.
Cela n’apportera rien du tout. Je crois que c’est plus profond : il faut aller au fond des choses.
Il faut une refonte totale du football
— ce qui est une décision politique—puis revenir aux choses beaucoup plus professionnelles et avec des textes d’applications pour qu’il y ait les hommes qu’il faut à la place qu’il faut à tous les niveaux, et je pense que c’est la seule solution qui peut nous valoir un renouveau de notre football.
Pensez – vous que l’équipe nationale arrivera à réussir sa qualification à la CAN et au Mondial ?
Tout dépend de la prestation qu’elle donnera. S’il font de bons résultats, ils arriveront à décrocher au moins la qualification à la Coupe d’Afrique. Si, maintenant ils passent à côté, ils ne faut pas s’attendre au miracle, donc actuellement disons que le plus important c’est d’enclencher des buts et des victoires.
C’est l’essentiel. Maintenant, il est vrai qu’à l’extérieur on ne voyage pas bien mais il faut réussir à battre le Sénégal et arracher la victoire contre le Libéria pour prétendre à la première où à la deuxième place dans le groupe.
A votre avis, y arriveront-ils ?
ça dépendra de leur prestation, de leur préparation et de leur sérieux. Quand vous voyez Belhadj, qui est un professionnel, mais qui n’est pas venu, ça donne à réfléchir.
Entretien réalisé par Ahmed. Kessi