Hier, 12 personnes, habitant le douar d’Ouled Abdeslam dans la commune de Sidi Daoud, accusées de soutien logistique aux terroristes armés et non-dénonciation de criminels, ont été innocentées par le juge du tribunal criminel de Boumerdès.Parmi ces dernières, 8 ont été mises en garde à vue pendant 8 mois, dont une est atteinte de cancer du sang. Durant le procès, la défense des accusés, constituée de pas moins de 6 avocats, atour à tour mis en exergue l’isolement du douar suscité, qui se trouve à 14 km du chef-lieu communal de Sidi Daoud, en relevant également dans la foulée, l’absence de sécurité et de surcroît de par la proximité du lieu avec le maquis de Gherzaoual infesté par la horde terroriste. Les villageois étaient constamment à la merci des terroristes et sous leur dictat et leur emprise par ricochet, l’article 84 du code pénal, qui stipule que les faits des personnes soumises à une force supérieure et irrésistible ne sont pas punissables est ainsi mis en évidence par la défense qui ne démord pas quant à son application au cas de leurs clients. Il convient de rappeler qu’ils sont pour la plupart des paysans âgés, qui auraient agi sous la contrainte. En outre, les plaidoiries ont été particulièrement focalisées sur le cas d’un septuagénaire souffrant d’un cancer de sang qui a déjà tiré 8 mois sans prise en charge médicale adéquate.Toutefois, la genèse de cette affre remonte à mars 2004, lorsque la section de recherche de la Gendarmerie nationale, alors en opération de ratissage dans le maquis de Gharzaoual surplombant Sidi Daoud dans la daïra de Dellys, à 60 km à l’est de Boumerdès, au cours duquel un dangereux terroriste, en l’occurrence Belarbi Nasr Edine alias Abou Chouaïb, fut éliminé, a découvert sur le cadavre de ce dernier un fascicule contenant une liste nominative de 20 personnes où chaque nom correspond à une somme d’argent donnée. Par la suite, toutes ces personnes seront poursuivies par le tribunal de Dellys avant que le juge d’instruction près le même tribunal dans son ordonnance du 19 septembre 2004 décide l’annulation des poursuites pour 8 d’entre elles et la poursuite de l’instruction pour le reste du groupe, dont 9 seront arrêtées et mises sous mandat de dépôt et 3 sous contrôle judiciaire.Par conséquent, après la notification de transmission du dossier par le procureur général près la cour de Boumerdès, la chambre d’accusation en date du 11 avril 2005 accuse les 12 inculpés de financement de groupes armés, et non-dénonciation de criminels, des faits prévus et punis par les dispositions des articles 87 bis et 87 bis 04 et 181 du code pénal.Pour rappel, les mis en cause ont nié les faits qui leur sont reprochés durant toutes les étapes de l’instruction et tout au long du procès. Il y a lieu de souligner, par ailleurs, que la réconciliation nationale revenait telle un leitmotiv dans chaque intervention des avocats.
Saïd B.
