“Bouteflika m’a demandé de rendre publique sa réponse”

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Pour rappel, Abdelaziz Bouteflika est actuellement au Japon, où il prend part à la rencontre des grandes puissances mondiales: le G8. A noter aussi, la présence de sept autres pays africains, et ce sur invitation du Premier ministre nippon. Déléguer la  » voix  » française pour l’annonce de cette nouvelle, est en soi une adhésion implicitée de l’Algérie à cette union, bien avant même de rendre publique cette décision de la part des autorités algériennes. Disons que le moment est bien choisi, eu égard les acquis arrachés par notre pays comme monnaie d’échange pour la participation algérienne à l’Union pour la Méditerranée. On cite entre autres les déclarations de Nicolas Sarkozy à la Knesset lors de sa dernière visite au proche Orient, ce qui lui a valu d’ailleurs, l’adhésion de l’Autorité palestinienne puisque l’accord a été donné par Mahmoud Abbas lui-même. Ajouter à cela la place de choix qu’occupe l’Etat hébreux sur la scène politique française, notamment depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

Le président français était impatient d’annoncer le concours algérien au rassemblement du 13 juillet. Nicolas Sarkozy a du reste exprimé sa satisfaction, étant donné que l’Algérie occupe une place de choix en Afrique, puisqu’elle est l’initiatrice du Nepad, qui rappelons-le est le cheval de bataille du président Bouteflika pour l’union du continent noir. La situation géopolitique de l’Algérie dans le Bassin méditerranéen demeure également la porte de ce même continent. Sur ce point précis, Sarkozy lancera en substance  » C’est extrêmement important, parce que l’Algérie joue un rôle central. Le président Bouteflika a une expérience, une autorité qui font que sa présence autour de la table pour le sommet de l’Union pour la Méditerranée est indispensable au succès de ce sommet « . S’exprimant sur les réticences et le retard connus pour l’approbation du projet par les pays invités, M. Sarkozy s’est dit  » satisfait et qu’il n’y a pas de réticences, mais des pourparlers « .

Cependant, ce projet cher au président français, prévoit d’ores et déjà la participation de quelque quarante chefs d’Etat et de gouvernement, qui sont attendus au sommet fondateur de l’UPM, qui ambitionne de lier l’Europe et les pays de la Méditerranée dans de nombreux domaines. Ce sommet doit réunir, même des dirigeants de pays qui n’ont pas signé le traité de paix, comme le président syrien Bachar al-Assad et le Premier ministre israélien Ehud Olmert. M. Bouteflika avait, jusqu’ici, laissé en suspens la question de sa présence. Seule la Libye à travers son chef d’Etat, Mouamar El Kadhafi a décliné officiellement l’invitation du président français à ce sommet.

Assurément le président français peut avoir le sourire. A l’exception donc de Mouamar El Kadhafi, tous les chefs d’Etat et de gouvernement seront présents à Paris. Sans pour cela pouvoir prédire l’avenir de l’Union pour la Méditerranée, ni sa substance profonde, mais cela fera déjà une belle photo souvenir.

Enfin, pour Nicolas Sarkozy la présence du président Bouteflika est extrêmement importante. Son expérience et son autorité ainsi que son poids dans le continent africain seront les ingrédients indispensables au succès de ce sommet. Reste à savoir quel rôle peut avoir l’Algérie dans ce nouveau schéma…

Lounis Melbouci

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