Hier, quatrième jour du procès en appel relatif au séisme de Boumerdès, la cour pénale du chef-lieu de wilaya a traité à la salle de l’ex-INH, l’affaire des 50 logements OPGI de Dellys.
Le cataclysme du 21 mai 2003 avait fait là, suite à l’effondrement de deux bâtiments, 84 morts et d’autres blessés. La parole fut donnée tout d’abord par le juge N. Nacer à M. Belhadj Aïssa. En tant qu’expert désigné par la commission ministérielle, celui-ci a relevé d’emblée que l’équipe dont il a fait partie n’a pas eu le temps nécessaire pour déterminer les causes exactes de l’affaissement des deux bâtisses à la Nouvelle ville de Dellys. “La période de trois mois dont nous disposions lors du déclenchement de l’enquête par le ministère de tutelle s’est avérée insuffisante. Par conséquent, l’on a pas eu une idée précise sur la qualité des matériaux utilisés par les entrepreneurs engagés dans ledit projet incriminé”, a-t-il expliqué en substance.
Sommairement le même expert a jouté que l’affaissement des deux immeubles est probablement du à quatre causes. La principale est liée à la force du cataclysme alors que la réalisation de ce projet de 50 logements s’est faite selon le RPA de 1988. Et s’il y a erreur, elle est essentiellement d’ordre technique, mauvais choix du terrain et réalisation d’une fondation de 4m, alors que celle de 4,50 était plus appropriée selon le rapport de la commission sus-mentionnée. Mais l’erreur technique qui a suscité hier un chaud débat est celle portant sur l’existence d’une nappe d’eau dans le site en question. Présence d’eau dont on a pris conscience tardivement, a-t-on expliqué.
Le nommé Ben Ouali, chargé du suivi de ce projet a précisé que l’étude effectuée par ses soins est conforme au RPA 88. Chose importante à ses yeux. Mais, devant le juge qui l’interrogeait avec insistance sur l’origine de la nappe constatée au niveau des deux immeubles mitoyens, Ben Ouali a déclaré qu’il s’agissait “d’infiltrations d’eau, puisque le projet immobilier est réalisé sur un piémont”. Laroussi Hassène, l’un des deux entrepreneurs concernés dans cette affaire, a déclaré, dans la même optique, que la présence de la nappe a été constatée, une fois que le troisième étage de l’immeuble eut été réalisé. Le juge interroge alors une seconde fois, l’expert Belhadj Aïssa : “pourrait-on connaître la provenance de la nappe d’eau. L’expert répond par l’affirmative, en précisant qu’il s’agissait, plus précisément, d’eau usée. mais l’expert qui semblait disculper les deux entrepreneurs du nom de Laroussi a souligné que le rapport du sol établi initialement par les services concernés ne mentionnait aucune trace, de nappe d’eau dans l’assiette foncière incriminée. Appelés à la barre, encore une fois, les deux frères Laroussi ont l’un et l’autre rappellé que “sur recommandations des services du CTC ils avaient procédé à l’évacuation des eaux avant de poursuivre leur opération proprement dite.” Les deux entrepreneurs inculpés, dans ce procès, ont été condamnés, l’été dernier, par le tribunal correctionnel, qui instruisait alors la même affaire, à deux ans de prison ferme et une amende de 5 millions de centimes.
Salim Haddou
