Au Grand Palais à Paris le précurseur de l’initiative, Nicolas Sarkozy, a reçu, en début d’après-midi. les 43 chefs d’Etats et représentants des pays membres de l’Union pour la Méditerrannée en gestation. Première significative victoire de cette journée qui consacre, désormais l’acte de naissance de l’UPM, la poignée de main éminemment symbolique entre Mahmoud Abbas et Ehud Olmert en présence du chef de l’Etat français.
Une poignée de main d’autant plus symbolique que le projet de l’UPM a, entre autres pour objectif déclaré la consécration de la paix entre ces deux belligérants en particulier et à l’échelle proche et moyen orientale de façon générale.
Mieux : comme gage de bonne volonté de la part du responsable israélien son engagement à l’endroit du président Abbas de libérer un groupe de prisonniers palestiniens.
Autre non moins important acquis au Grand Palais à Paris, le début de la normalisation des relations diplomatiques entre la Syrie et le Liban, les deux pays s’étant engagés d’installer des représentations consulaires, le premier à Beyrouth, le second à Damas.
Toutefois, autant au niveau de la Déclaration finale ayant sanctionné les travaux de cette journée, qu’au niveau du discours du président Sarkozy à l’ouverture de la rencontre la prudence est de mise quant à ne favoriser aucune sorte de friction à même de faire capoter le processus de création de l’UPM. Ainsi en est-il du pays devant abriter le siège de l’Union et dont la localisation n’a pas fait l’objet d’accord par crainte de faire des jaloux sur cette question, notamment entre pays maghrébins. La rencontre a également évité dans sa déclaration de faire quelques références à l’occupation par Israël des terres palestiniennes ou autres phrases de cet acabit se gardant pour l’heure de compromettre dès son jour de naissance une initiative laborieusement préparée. Dans son discours à l’ouverture de la rencontre, Nicolas Sarkozy a dû insister à plusieurs reprises sur le respect et l’égalité qui devraient prévaloir dans le cadre de l’UPM entre le Nord et le Sud : » écrire l’Histoire sur un pied d’égalité Nord-Sud », a-t-il en effet exhorté. Idem s’agissant du processus de Barcelone dont des pays tels que l’Allemagne et l’Espagne, ont suspecté qu’il serait remplacé par l’initiative française. Sarkozy voulant s’en défendre s’est adressé au chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, le rassurant qu il ne s’agissait « pas d’effacer le processus de Barcelone mais Il s’agit, à partir de l’acquis de Barcelone, de faire plus ».
H. O.