Dès 9 h du matin, la salle de la Maison de jeunes Malek- Bouguermouch a vu arriver ses invités. L’association des activités de jeunes située dans la même structure de jeunes et sous le patronage du P/APC de Aïn Bessem avait commencé la cérémonie.
Une minute de silence a été observé avant l’allocution du maire souhaitant la bienvenue aux invités, un poème a été déclamé par
M. Loucif relatant la période coloniale et le sacrifice des Algériens pour leur indépendance. Les présents ont assisté à un monologue présenté par Akim Rouabeh un jeune prometteur qui mérite l’encouragement ainsi que tous les élèves de l’école dramatique “ El Kimâ” de ladite association. Enfin est arrivé le moment de la distribution des attestations d’honneur et de reconnaissance, voire des cadeaux symboliques à ces hommes qui vouent, chacun dans son domaine, leur vies pour le bien de ce pays. Etaient honorés Madani Meslem ( comédien de talent), Mahi Mahfoud ( réalisateur à la Télévision algérienne), Tahar Ould Amar, romancier ( 1er prix national, Djamel Khayani ; 2 romans, un prometteur à encourager.
La cérémonie a été clôturée aux environs de midi, un déjeuner a regroupé tous les présents dans un des lieux romantiques de la ville, à savoir le jardin l’Emir AEK en l’honneur de ces artistes.
Le jeudi avait un autre goût, un goût révolutionnaire car toute la ville était prête à accueillir ses invités venus d’Alger et d’autres coins du pays. Aïn Bessem, ville aux mille martyrs a célébré l’évènement qui reste gravé dans la mémoire collective de cette ville. L’évènement remonte au 29 juin 1959, jour d’exécution de 10 détenus sans aucun jugement et au vu et au su de la population, qui était emmenée de force, ce jour de marché, pour assister au crime. Des accrochages qui ont eu lieu quelques jours avant et dans lequel le colonialisme a subi de grosse pertes, il y avait même parmi les soldats morts un officier. Comme l’a dit Ami Ali Drafli ( ancien condamné) “ Il faut que les jeunes sachent que l’indépendance n’a jamais été un cadeau et que la liberté a été arrachée à l’ennemi au prix de millions d’âmes et du sang et des larmes ont coulé sur cette terre sacrée.” Dès 8h du matin, des personnalités commençaient à arriver, il y a eu M. Bouhara ( ancien ministre de la Santé), Khalfa M’Barek, secrétaire général de l’Organisation des fils des moudjahidine et Méhani Belkacem, (l’organique de la même organisation) Aïcha Barki ( présidente de l’association nationale Iqraâ) Madani Med SG national de l’UNJA. A 10 h tout le monde a quitté le siège de l’APC pour se recueillir devant la stèle des martyrs en présence du wali de Bouira lequel a loué l’intérêt que consacre les autorités locales envers ces martyrs, il a même proposé qu’une stèle regroupant tous les martyrs de la wilaya soit érigée au chef-lieu de la wilaya à savoir Bouira. La foule s’est dirigée ensuite vers le cimetière où sont enterrés les martyrs, lieu dit L’Exécution, des explications ont été données au wali et présents. Arrivant devant le mur témoin qui garde encore la trace des balles qui ont transpercé le corps des martyrs, le wali a interpellé le directeur des moudjahidine à engager des négociation avec les locataires de cette maison afin de récupérer ce mur qui fait partie de la mémoire collective dans l’intention d’en faire un musée. La dernière halte des festivités était la Maison de jeunes Malek Bouguermouch. Là les présents ont assisté à une magnifique pièce théâtrale présentée par les jeunes de l’institut de Draâ El Bordj, Sous l’égide de Chiad Hamou, ce qu’il y avait de magique dans cette pièce présentée par des jeunes qui n’étaient pas nés pendant la révolution c’est qu’elle a fait pleurer ceux qui ont vécu la révolution, à savoir les moudjahidine. La pièce terminée, des certificats d’honneur et de reconnaissance et des cadeaux symboliques ont été distribués aux familles des martyrs et à d’autres personnalités. La cérémonie s’est achevée aux environs de 14 h, un grand déjeuner a été préparé au lycée El Mokrani en l’honneur de tous les invités venus de loin pour assister à cette fête. Le couscous à la viande, spécialité de la ville a été préparé avec la participation des notables de la ville qui par son cachet revolutionnaire et culturel et son cachet hospitalier a enchanté ses invités. Les autorités locales de la ville qui ont travaillé d’arrache-pied depuis des jours pour réussir cette manifestation méritent des félicitations.
K. Ladjal
