“La retraite ? je n’y pense pas”

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D. D. K : Cher maître ou Cheikh Sadek comme tu aimes à être appellé, peut-on connaître le bilan de ces 34 ans d’enseignement du judo ?

S. O. : Le bilan est positif sur toute la ligne. Je suis très satisfait de mon palmarès et Hamdoullah je suis en parfaite santé. J’ai le vouloir, le pouvoir et le savoir pour continuer la réalisation de mes objectifs.

Peut-on connaître la nature de ces objectifs quand on sait que le judo el-kseurois a triomphé au niveau national et international ?

Oui, c’est vrai. Mais pour moi, l’objectif tracé n’est pas encore réalisé, donc je continue sur la même voie et avec la même méthode malgré toutes les difficultés que je rencontre actuellement.

Quels genres de difficultés rencontrez-vous ?

Les moyens financiers qui font défaut, la salle qui ne répond pas aux critères de la pratique du judo, surtout si l’on veut atteindre le niveau supérieur

Vous receviez des subventions et pourquoi 34 ans après, vous n’avez toujours pas de salle qui puisse répondre à vos objectifs ?

Pour la subvention, depuis 1996, date de création de ma nouvelle association, l’USAMK, à ce jour, nous n’avons reçu que 100 000 DA en 2007 pour un lot de terrain ou un local, je n’ai jamais arrêté de faire des demandes à l’APC, depuis 1974 à ce jour et je j’ai jamais reçu de réponse par écrit

Comment alors avez-vous fait pour obtenir des résultats exemplaires dans cette nouvelle association USAMK ?

C’est grâce à Dieu et à la cotisation des pratiquants et pratiquantes sans oublier la résistance à la fatigue et aux défis que je rencontre chaque saison, surtout les chargés de la location de la salle et les autres charges fixes, comme l’électricité gaz et autres.

Cheikh Sadek, dans ce cas-là, (la) votre retraite est très proche et nous constatons que chaque année, vos meilleurs élèves partent dans d’autres clubs au lieu de vous aider ?

Non, je ne tiens même pas compte des élèves qui partent dans d’autres clubs, par contre je me demande pourquoi ces clubs ne font pas un sacrifice pour former comme moi et pourtant, ils ont de meilleurs moyens. Pour ce qui est de ma retraite, je ne l’ai même pas inscrite sur mon agenda et encore, pourquoi m’arrêter, je n’ai que 62 ans et c’est maintenant que je peux faire mieux en utilisant mon expérience au service des jeunes. Je ne connais pas d’autres secteurs qui pourraient me donner satisfaction mieux que le secteur éducatif.

Merci Cheikh Sadek ! Si on parlait un peu des trois autres sections que vous avez créés avec l’USAMK, la PSS, aéro-gym et le Yoseikanbudo ?

La section PPS que j’ai créée le 1er mai 1998 est une réussite complémentaire à la section du judo. J’ai entière satisfaction puisque tous les parents sont satisfaits de notre travail, grâce à notre plan d’action tracé avec des objectifs bien déterminés pour le côté sportif et éducatif. Tous les élèves qui sont passés par la PPS sont parmi les meilleurs à l’école et ils sont parmi les judokas, c’est grâce à la méthode de l’enfant égal une voix, pas de riches et pas de pauvres, pas de faibles et pas de forts, l’esprit sain dans un corps sain. Malheureusement, d’autres techniciens n’ont pas donné d’importance à cette catégorie d’âge (- 6 ans). Certes, c’est une catégorie très fragile qui demande beaucoup d’efforts et une grande patience. En ce qui concerne la section d’aéro-gym (hommes et femmes), j’ai obtenu des résultats inespérés, mais j’aurai bien voulu que vous posiez cette question aux pratiquants et pratiquantes de cette catégorie d’âge qui va jusqu’à 70 ans, exemple Barka Mahmoud, Dr Kaci et autres. La section de Yoseikanbudo a été créée par mon fils Yazid qui a obtenu des résultats honorables, notre association, USAMK, a été classée deux fois championne d’Algérie par équipe (97/98 et 98/99), malheureusement, actuellement nous ne participons plus aux compétitions à cause de l’indisponibilité de Yazid qui est en stage de formation à l’étranger.

Notre journal vous souhaite un joyeux anniversaire à l’occasion de ces 34 ans de loyaux services en vous souhaitant longue vie et beaucoup de courage pour réaliser vos objectifs, je vous laisse le soin de conclure…

Je présente mes remerciements à notre journal, La Dépêche de Kabylie, en demandant pardon à mes élèves et leurs parents pour ne pas avoir fait plus que ça, malheureusement, j’étais et je suis toujours bloqué par le manque de moyens. Je renouvelle ma demande d’aide aux autorités surtout la nouvelle composante de notre APC (El Kseur) afin de se pencher sérieusement sur notre cas et faire régner “tidets” (vérité).

Propos recueillis par Zahir Hamou

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