Menace sur les sources Boukriche

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Elma est le seul village de la commune de Chellata à ne pas disposer d’un tout-à-l’égout pour l’évacuation des eaux usées. Les habitants n’ont, par conséquent, d’autre alternative que de se résoudre au pis aller des fosses septiques, quand leurs regrets polluants ne se déversent pas tout bonnement à ciel ouvert. Conscients du danger potentiel qui plane sur leur santé, les villageois sont montés au créneau à plusieurs reprises pour tirer la sonnette d’alarme : “La santé des habitants est exposée aux risques d’apparition des maladies à transmission hydrique, en plus des odeurs insupportables qui se dégagent, et risque imminent de contamination des conduites d’AEP n’est pas à écarter, d’où l’urgence de la prise en charge de ce problème”, écrivent, dans une correspondance au wali, les habitants d’Elma par la voie de leurs notables.

A quelques encablures à l’aval du village Elma, les sources Boukriche. Un important et non moins vital réservoir d’eau souterraine, alimentant 15 000 habitants, répartis entre les communes de Chellata et d’Akbou.

Là aussi, la menace de contamination est tout aussi présente, mais les conséquences peuvent s’avérer autrement plus dramatiques si d’aventure, une flambée épidémique venait à se déclarer. “Les tests bactériologiques font ressortir à chaque fois la mauvaise qualité de cette eau”, alerte, sur la foi des analyses effectuées par les services compétents, le P/APC de Chellata, dans une lettre adressée au wali. Une relation de causalité claire comme de l’eau de roche : C’est la percolation de la charge polluante charriée par les effluves qui est à l’origine de cette pollution. Certes, il y a le palliatif de la javellisation mais “jusqu’à quand ?”, tempête le maire.Les appels de détresse des notables d’Elma et de l’exécutif communal de Chellata ont trouvé un écho auprès des services de la wilaya de Bgayet, dont une commission diligentée au mois d’avril 2008 a pu constater de visu la nature et la gravité de la menace.

Depuis, plus rien ! Tahar Maibèche, le P/APC de Chellata rappelle à qui veut l’entendre que sa commune est trop pauvre pour pouvoir prendre en charge le projet d’assainissement du village Elma dont “une étude réalisée en 2001 a estimé le coût à 4 milliards de centimes”, explique-t-il dans sa missive au wali.

L’idée de la municipalité d’opérer par tranches en faisant des ponctions sur les PCD a été abandonnée sur conseil des services de l’hydraulique d’Akbou et du wali préconisant “une inscription dans le cadre des PSD”, note le maire de Challata soit en s’appropriant le problème, la wilaya semble avoir pris la mesure de cette préoccupation citoyenne.

Une préoccupation qui gagnerait à être prise en charge sans délai. Le jeu en vaut vraiment la chandelle. Il y va de la santé de 15 000 habitants !

Nacer Maouche

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