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 »Le développement local est la pierre angulaire de l’action économique et sociale »

Cette rencontre qui est le couronnement du cycle de formation initié par le ministère de l’Intérieur au profit des élus des communes, était une occasion pour le chef de l’Etat de mettre l’accent sur une panoplie de projets impliquant les collectivités locales. Ainsi, lors de son allocution, Abdelaziz Bouteflika a mis en exergue la réforme des finances et de la fiscalité locales, qui, selon le chef de l’Etat, les dettes des communes sont évaluées à 22 milliards de DA pour la période antérieure au 31 décembre 1999 et la prise en charge par le budget de l’Etat de cet dettes arrêtée avant 2007 et évaluée à 22.9 milliards de DA. Sur un autre registre, il est à indiquer que, la prise en charge par le budget de l’Etat de l’augmentation des salaires du personnel des communes évalué à 18.4 milliards de DA. Par ailleurs, le Président Bouteflika a évoqué, d’emblée, le renforcement de l’encadrement des collectivités locales et ce depuis 2003 par l’affection de 7 500 cadres universitaires. Evoquant le rôle des élus au niveau local, Abdelaziz Bouteflika a souligné que les citoyens algériens notamment les jeunes, attendent des élus des réponses à leurs multiples attentes, une amélioration de l’environnement et de la qualité de vie, une prise en charge efficace du service public, mais aussi plus de transparence dans les décisions qui les concernent.  »

Réorganisation territoriale et décentralisation en ligne de mire

“Toujours à propos des élus, le chef de l’Etat a insisté sur l’avantage de la composante des élus, en rappelant que 70% des élus et des présidents d’Assemblées populaires communales ont moins de 50 ans, ce qui reflète, selon le président de la République, » la jeunesse de notre population et son implication dans la vie politique locale « , et d’ajouter que,  » 30% de ces mêmes élus ont un niveau supérieur.  » Pour le Président Bouteflika, cette nouvelle configuration des Assemblées élues  » est révélatrice d’une plus implication des jeunes générations qui prennent ainsi le flambeau de la génération de la lutte de Libération nationale pour construire l’Algérie nouvelle. » Dans son discours devant les présidents des APC, le chef de l’Etat n’a pas éludé la question de la décentralisation en procédant à la création de nouvelles wilayas déléguées, et qui semble prendre les devants des préoccupations du Président. Ainsi, Abdelaziz Bouteflika a insisté sur la nécessité d’ouvrir cette brèche afin de permettre aux circonscriptions jugées importantes par leur population, le nombre de leurs communes ainsi que leur vocation et la complexité de leur gestion,  » une meilleure emprise sur la réalité du terrain et pour réduire les distances entre les centres de décision et l’espace territorial concerné pour une meilleure gestion de proximité.  » Avec ces décisions apportées par le chef de l’Etat sur le projet de décentralisation, il faut dores et déjà s’attendre à une mise sur pied des walis délégués pour nombre de commune qui seront rehaussées au rang de wilaya déléguée, avec les attributs qui lui assurent une gestion adéquates avec les intérêts des populations. Sur un autre registre, Abdelaziz Bouteflika a estimé que l’intérêt particulier qui a été accordé à la refonte des finances et de la fiscalité locale, est guidé par l’importance que revêt le sujet dans toute réforme des collectivités locales. Plus explicite, il dira que,  » cette refonte, qui va permettre une augmentation appréciable des ressources communales, donnera à l’élu les moyens d’exercer pleinement ses missions et le rendre capable de plus d’initiatives.  » Par ailleurs, et tout en indiquant que la loi de finances complémentaire pour l’exercice 2008 a introduit des mesures concrètes d’amélioration des finances locales, le chef de l’Etat a abordé  » l’assainissement des dettes des communes, la prise en charge des incidences dus à l’augmentation des salaires des élus. Par ailleurs, il a abordé l’augmentation des quotes-parts des communes dans le produit de certains impôts et taxes, l’augmentation des dotations de péréquation pour compenser les moins-values fiscales qui passent de 5.5 milliards de DA à 25 milliards de DA en 2008.”

Les collectivités locales, la clef de la réussite des projets

Le rencontre du chef de l’Etat avec les élus était aussi une occasion pour le premier magistrat du pays de redéfinir la place de l’élu dans le processus de modernisation de l’Administration et de l’économie nationale. Sur ce sujet, Abdelaziz Bouteflika a appelé les élus à faire preuve de pragmatisme, de détermination, d’initiative et de transparence dans la gestion des communes, car, selon lui,  » le développement local qui a toujours été perçu comme relevant de la seule responsabilité de l’Etat central, est en train d’être redéfini pour s’inscrire dans les responsabilités des communes. « Ces nouvelles mesures prises par les hautes autorités du pays et qui reposent sur des plans de relance et de développements comme celui des Hauts plateaux et du Sud, passent nécessairement par la création  » d’un environnement adéquat, une meilleure qualité de vie, d’un bon fonctionnement des services publics et des infrastructures de base performantes « , a indiqué le chef de l’Etat. Et d’ajouter que,  » nous devons rendre l’Algérie plus attractive pour l’investissement.  » Dans ce processus, les assemblées locales auront une place prépondérante à jouer. En effet, et pour parvenir à endiguer les manque en matière de formation et gestion,  » six établissements de formation viennent d’être inscrits  » au programme de projet à réaliser. Ce chiffre va porter à 11 le nombre de ces établissements de formation des collectivités locales avec une capacité pédagogique de 9 000 places. Ces établissements constitueront le levier de professionnalisation et de modernisation des agents des administrations communales. Toujours sur le même ordre d’idées, Abdelaziz Bouteflika a déclaré que,  » l’Ecole nationale d’administration, (ENA), sera mise sous tutelle du ministère de l’Intérieur, et sa réforme doit lui permettre de mieux répondre aux besoins de l’Administration publique, et particulièrement des collectivités locales.  » Ces décisions visent à valoriser les ressources humaines aux niveaux des collectivités, avec une meilleure technique de communication, de gestion de crises…À rappeler que le cycle de formation tenu pendant cinq semaines au profit des élus locaux entre de cette optique. Enfin, le chef de l’Etat a souligné que, les élus locaux doivent être en mesure de projeter le développement de leurs communes tout au long de la durée de leur mandat soit sur cinq ans.

Mohamed Mouloudj

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