Les nouveaux défis du développement

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Pour cette wilaya, vaste de 4 454 km2 et habitée par près de 800 000 âmes, le réveil, au début des années 2000, fut brutal. L’épisode du Mouvement citoyen des aârchs dans la partie Est a laissé des traces en matière de relations entre la population et les autorités de la wilaya. Les urgences se confondirent avec les priorités au point où la machine du développement s’en trouvera grippée. Le long mandat de l’ancien wali- sept ans qui ont pris fin en mai dernier- n’a pas brillé par une extraordinaire activité même si des projets de grande envergure, décidés souvent au niveau central, furent initiés. Bouira est considérée comme l’une des plus vastes wilayas du nord chevauchant sur le Tell et les Hauts-Plateaux du Centre. Sur sa plus grande longueur, elle s’étale sur 101 km allant de Lakhdaria à Chorfa, tandis que sur sa plus grande largeur, elle avoisine les 80 km (du Djurdjura jusqu’au sud de Dirah). Du point de vue de sa position géographique, à une centaine de km de la capitale et carrefour de desserte sur les wilayas de l’Est et du Sud-Est, la wilaya de Bouira dispose de beaucoup d’atouts stratégiques qui la placent au centre d’une dynamique régionale dont la colonne vertébrale se trouve être son réseau routier qui la met en contact avec toutes les contrées limitrophes. Le tronçon d’autoroute, avec le tunnel de Aïn Chriki et le viaduc de Oued Rkham, inaugurés hier par le président de République, prolongeainsi le tronçon de Lakhdaria-El Kadiria jusqu’à Bechloul en passant par le contournement de la ville de Bouira. Ouvrage grandiose qui contribuera à fluidifier la circulation entre la capitale et l’Est du pays et qui permettre, dans la foulée, de désenclaver de nombreuses communes situées sur cet axe (Aomar, Djebahia, Aïn Turc, El Kadiria). De même, le barrage hydraulique de Tilesdit (capacité de 167 millions de m3), situé dans la daïra de Bechloul, constitue une réalisation d’envergure dans une région qui a toujours souffert d’un énorme déficit d’eau… au pied du Djurdjura. Ce grand lac posé dans le lit de la haute Soummam fournira de l’eau potable et de l’eau d’irrigation pour la partie est de la wilaya et ces prestations iront jusqu’aux commune du Sud-Est (daïra de Bordj Okhriss), à la limite avec M’Sila.

La visite du président Bouteflika dans la wilaya de Bouira peut être interprétée comme un rappel du devoir d’aller plus loin en matière de développement et d’amélioration des conditions de vie des populations. Ces actions d’envergure ne peuvent se contenter des investissements publics issus de projets structurants. Ces derniers sont censés aider et encadrer les véritables investissements créateurs d’emplois et de richesse. Sur ce plan, la wilaya a souffert de certains handicaps (contraintes du foncier, entre autres) qui ont découragé les candidats les plus intrépides. En matière d’industrie, la région ne peut s’enorgueillir que de deux vieilles réalisations publiques- la Cimenterie et le complexe des détergents Enad-, toutes les deux positionnées dans la commune de Sour El Ghozlane. La lutte contre le chômage, la mise en exergue des potentialités naturelles et touristiques de ce territoire, la mise en pratique des règles de l’urbanisme et la promotion d’une agriculture moderne (diversifiée, intégrée et à haut rendement) seront les défis auxquels sera confronté le nouveau wali de Bouira. En tout cas, le chef de l’exécutif hérite de beaucoup de handicaps comme il bénéficie également d’une solide base de travail incarnée par des projets structurants que l’Etat a lancés depuis le début du nouveau siècle.

Amar Naït Messaoud

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