C’est une nouvelle étoile qui commence à prendre son envol vers des cieux très hauts et ce à travers une cassette et un CD déjà sur les bacs. Un jeune, un exemple, un sage, Mouloud Hadni puisque c’est de lui qu’il s’agit. La vingtaine à peine entamée, mais avec à son actif un palmarès déjà vieux de quelque trois ans et demi, ajouter à cela une notoriété et une réputation des grands artistes à travers toutes les régions de la Kabylie, notamment en cette période estivale. Cette période est connue pour être celle des fêtes, pour cela, Mouloud Hadni est invité de toutes parts afin d’égayer les soirées de mariage. Mouloud Hadni signe son premier album avec une panoplie de chansons traitant tantôt d’amour et de joie, et d’autres fois de la malvie, du chômage et du phénomène des » Harragas « . La première chanson de ce jeune talent, est intitulée Thayri Temzi (amour d’enfance). Dans cette chanson Mouloud, revient avec un regard mûr sur son premier « Je t’aime », même si la nostalgie est de mise. Thassekouet id tfegh, sortie comme une perdrix, celle qui a toujours été synonyme de beauté dans la société kabyle, les yeux de Mouloud ont certainement brillé sur cette beauté. Après l’amour, les bons moments passés en compagnie de la perdrix, celle-ci s’envole, et là Mouloud Hadni ne trouve quoi dire et il l’exprime si bien dans la chanson Achou Araminigh. Mouloud ne s’arrête pas là, il pousse les limites de son amour au delà du réel, n’acceptant pas la rude épreuve d’une séparation qui l’assassine. Il se tourne vers Thassekourt pour lui demander conseil qui s’avère être le titre d’une autre chanson Amliyi. De là est née l’idée de quitter le pays, puisque désormais l’amour de sa vie s’est envolé. Mais par quel moyen ? — » Harragas » ? Mouloud Hadni n’encourage pas cette pratique bien au contraire il s’est placé du côté de la sagesse en invitant la jeunesse algérienne à ne pas se jeter dans l’incertitude. Enfin le talentueux Mouloud termine avec le titre de son album Essaye avec moi qui se veut être un message de réconciliation et de pardon envers celle qu’il aime, se donner une chance de reprendre sur d’autres bases, et avec un nouvel élan. Ce tableau bien plein est l’œuvre de Mouloud Hadni, que ce soit sur le plan musical, ou encore des paroles. Des musiques rythmées, choisies en fonction de chaque chanson donnent ainsi un arôme envoûtant à l’âme. Des paroles puisées dans le vocabulaire quotidien, ce qui permet une meilleure compréhension et une assimilation facile, chose qui a fait que des chérubins répètent et suivent Mouloud Hadni à chaque fois qu’il anime une fête de mariage. La percussion est confiée à Moh Sorécal, pour ce qui est de la prise de son, du mixage et des arrangements, qui mieux que Toufik Ameur pourrait le faire ? Quant à la production et l’édition, Allagh Music a sauté sur le produit dès la première écoute. En somme Mouloud Hadni est une étoile qui ne cessera certainement pas de briller et d’illuminer encore plus les beaux jours de la chanson kabyle.
Lounis Melbouci