Les autorités locales prennent le taureau par les cornes

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Dans ce cheminement, la commission chargée de l’hygiène et de l’environnement a procédé au découpage du territoire de la commune en dix secteurs, dont la collecte sera assurée dans cinq zones par des entreprises privées. Les autres secteurs resteront du ressort des services communaux de nettoiement. Les moyens dont dispose l’APC, reconnaît Saddek Aissanou, vice-président à l’APC de Béjaïa chargé de l’hygiène et de l’environnement, ne suffisent pas à faire face à la quantité des ordures déversées quotidiennement par les ménages. Elle ne dispose, a-t-il précisé, que de deux bennes-tasseuses et de cinq camions. “Pour les besoins du ramassage, il nous faut vingt-cinq bennes-tasseuses. Sans cela, il est plus judicieux de sous-traiter”, a-t-il expliqué, en soulignant qu’une commission présidée par un inspecteur de l’environnement et de deux élus veillera au suivi des opérations et à l’établissement de rapports quant à l’efficience du travail accompli par les entreprises privées. La réussite de cette nouvelle manière de faire, insiste-t-il, reste tributaire du degré de civisme des citoyens. “Il faut que les citoyens respectent les horaires de passage des camions de collecte des ordures”, a-t-il recommandé. Ainsi, il est demandé au citoyen de déposer ses déchets entre 19 et 23 h pour en finir avec les dépôts anarchiques d’ordures à tout heure, n’importe où et n’importe comment.

Selon une source de l’APC, environ 123 tonnes d’ordures sont enlevées chaque jour pour être acheminés vers la décharge de Boulimat. La même source ajoute qu’en 2002 la quantité de déchets ménagers collectés quotidiennement ne dépassait pas les 80 tonnes. Cette augmentation significative a, étonnamment, coïncidé avec une baisse sensible des agents de nettoiement. En effet, présentement, le nombre d’agents affectés à la collecte d’ordures est de 138 contre 437 l’année passée. A cela s’ajoute l’insuffisance de décharges. La commune de Béjaïa ne dispose que d’une seule. Cette dernière n’offre d’ailleurs pas les conditions requises pour le traitement des déchets. “Il y a des émanations de gaz toxique sur un rayon de quinze kilomètres”, a expliqué S. Aïssanou. Pour remédier à cet état de fait, la commune a opté pour la création d’un centre de tri, de traitement et de recyclage qui sera mis en service incessamment. Ainsi, l’idée de créer un centre d’enfouissement technique, laquelle s’est d’ailleurs heurtée à l’opposition des citoyens de la localité de Oued Ghir a été abandonnée. Cette nouvelle orientation, explique le chargé de l’hygiène et de l’environnement est motivée par les dangers que pourraient représenter les CET. Les autorités locales de Béjaïa, dans un souci de redonner à la ville son lustre d’antan, envisagent en plus de la signature de contrats avec des entreprises privées dans la perspective de la seconder dans sa mission de collecte, de renforcer ses capacités et ce, avec l’acquisition de quatre bennes-tasseuses et une balayeuse-laveuse pour le nettoyage des trottoirs. Comme elle a lancé un avis d’appel d’offres pour l’achat de 1 150 bacs dont la capacité unitaire est de 240 litres.

D. S.

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