Il y a treize ans Boudiaf

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Quelques phrases mémorables ont fait de l’homme de Novembre 1954 un héros pour une génération de jeunes qui n’ont entendu parler de lui que dans des livres d’histoire non officielle. Ceci pour les quelques privilégiés qui ont eu la chance de lire autre chose que les interminables épopées abbassides ou les hymnes révolutionnaires, dont personne ne connaissait les auteurs. Pour les autres, c’est-à-dire les enfants d’octobre et leurs congénères, ils apprenaient pour la première fois que Boudiaf faisait partie des premiers. Il n’était pas de leur génération, mais il leur a, au moins, donné à espérer au moment où le pays sombrait « dans la triste nuit des ombres », pour reprendre un autre martyr de la démocratie, Lounès Matoub. A son arrivée à Alger le 12 janvier 1992, il avait annoncé la couleur avec un « je vous tends ma main ». Six mois après, une balle assassine lui ôta la vie, alors qu’il parlait de « sciences et de technologies ». Entre-temps, le président du HCE (Haut comité d’Etat) commença à s’attaquer à la maffia et aux chefs islamistes. Il entama la construction des fondements d’une véritable République. Malgré le caractère transitoire où se trouvait le pays, après l’arrêt du processus électoral, l’auteur de « Où va l’Algérie » avait affiché des intentions qui s’inscrivaient dans la durée. C’était tout cela Boudiaf. Et d’autres choses encore. La durée de son règne était éphémère, mais son nom restera gravé dans la mémoire collective de tous les Algériens…

Ali Boukhlef

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