Au chef-lieu de la wilaya, dimanche matin, peu avant dix heures, la cité “Zedma”, du côté du chemin se situant parallèlement à la route de Sétif, est jonchée de sacs poubelle jetés pêle mêle ça et là, des agents suivant un camion à benne s’affairaient à les ramasser tout en laissant de côté quelques-uns. “Vous n’avez encore rien vu, allez voir du côté de la cité des 600 logts à Iheddaden, c’est un véritable scandale”, nous lance Fairouz, résidant à Béjaïa. La veille, aux environs de vingt heures, à Aokas du côté de la cité des 215 Logements, le camion de ramassage des ordures est passé devant un tas d’ordures ménagères, situé face à la promotion Djama sans que les agents communaux daignent les ramasser. “Ces ordures sont là depuis plus d’une dizaine de jours et je ne sais pas pourquoi les services de l’APC ne veulent pas les ramasser”, nous dira Nordine, un habitant de cette cité. A Tichy comme à Souk El Tenine, les abords de routes sont utilisés comme décharges par les habitants et les estivants qui viennent y jeter leurs ordures. Ce constat amer est à ajouter aux décharges balnéaire d’Aokas, forestière de Tichy ou encore urbaine de Sidi Aïch. Si les mairies justifient cette situation par l’absence de sites pouvant servir à l’implantation de décharges, les citoyens se demandent quant à eux que deviendront leurs localités d’ici quelque années si une solution n’est pas trouvée. La proposition faite par le président de la commission environnement aux maires de faire associer le mouvement associatif dans le choix des sites pour l’implantation de décharges est à prendre au sérieux car la nonconcrétisation de ces projets a tout le temps fait l’opposition des habitants voisins des sites choisis par les différentes commissions communales ou de wilaya.
Toutefois, une lueur d’espoir naît. Selon la Direction de l’environnement, le schéma directeur de gestion des déchets ménagers entre au même titre que l’assainissement et les carrières dans le plan quinquennal qui s’étalera de 2009 à 2013. Une commission mixte composée de l’administration et des élus est en train de se pencher sur ce volet pour faire des propositions. Parallèlement, un bureau d’études a été engagé pour la faisabilité et le choix des sites d’implantation de décharges contrôlées. Plus de quinze seront réalisées dans les cinq prochaines années, si bien sûr les APC et la population y adhèrent. En effet, tout le monde doit s’y mettre pour que l’actuelle grande poubelle redevienne la belle Fleur d’antan. Béjaïa, étant une région touristique par excellence, doit bénéficier d’une enveloppe spécialement pour son développement et cela doit passer par la propreté en premier lieu avant de parler de structures hôtelières et de leur accompagnement.
A. Gana