Un été précoce et torride

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Canicule très forte, températures flirtant avec les cîmes, humidité maximum (plus de 50%) au chaud, presque pas de vent, tous les attributs et désagréments d’un été précoce et torride sont là !L’été, notre été a fait une irruption fracassante dès le 21 juin. C’est ce qui s’appelle être ponctuel, au rendez-vous ! Comme pour marquer sa présence, son territoire temporel, le thermomètre a fait une embardée très remarquée depuis le fameux solstice d’été. La nature souffle ainsi le chaud et le froid… Faut dire que jusqu’à cette date, le ciel était plutôt clément avec des journées certes chaudes, mais pas trop, juste ce qu’il faut et des nuits très douces, de cette douceur typiquement méditerranéenne. Ce phénomène relève d’une activité naturelle somme toute, puisque la wilaya n’a pas eu à déplorer d’incendies ravageurs. Des départs de feu, il y en a eu, mais vite circoncis. Et les dégâts ne sont guère importants ! Touchons du bois ! Selon les renseignements fournis par l’Office national de la météorologie (ONM), la hausse des températures qui avoisine 38° à Bgayet et plus à l’intérieur de la wilaya, est due à des remontées d’air chaud véhiculées par des vents Sud-Est et Sud-Ouest. Ces vagues ininterrompues de chaleur venues du sud du pays ont déferlé sur le nord du pays et ont même atteint certains pays européens. Ce phénomène cyclique est déjà survenu en 2001 précise encore l’ONM.A Bgayet, comme toujours en pareil cas, la population se rue sur les boissons fraîches et les crèmes glacées tant il est patent que le corps se déshydrate rapidement. C’est ainsi qu’une boisson, sitôt ingurgitée est vite rendue par les pores. Il en est jusqu’à la consommation d’eau domestique qui fait un bond en avant. Les douches qui se suivent, tant que le précieux liquide coule du robinet, ne sont pas étrangères à cette surconsommation. Et tant pis pour les factures ! La consommation d’électricité de son côté connaît un pic la nuit avec la mise en marche des climatiseurs réputés pour être de gros consommateurs d’énergie, nonobstant pourtant le fait qu’ils n’aient pas réussi une véritable percée populaire du fait de leur cherté.Si à Bgayet l’air demeure tout de même respirable, certaines villes de l’intérieur connues pour la rigueur de leur climat, vivent le calvaire. Amizour, El Kseur, Sidi Aïch et Akbou étouffent de jour comme de nuit. Et pour ne rien arranger, certaines villes comme Amizour et El Kseur souffrent, non pas de pénuries d’eau, mais plutôt de sa mauvaise qualité gustative.La wilaya dans son ensemble connaît d’autres contraintes qui viennent se greffer à des conditions climatiques extrêmes : la pollution générée par une circulation intense, les fumées industrielles, les eaux usées, dont les relents pestilentiels rendent l’air un plus irrespirable. Tous ces désagréments viennent exacerber un quotidien qui, à trop maintenir une pression multiforme sur le citoyen, en devient insupportable et d’une pénibilité stressante.L’été sera chaud à Bgayet. Le pari est d’autant plus aisé à tenir qu’été sur été, les températures s’emballent, les incendies s’intensifient, le couvert végétal s’amenuise. Le réchauffement de la planète n’est pas une vue de l’esprit. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler qu’il y a une trentaine d’années, l’été était supportable et il ne durait que trois mois, au lieu des 6 actuels et des 12 de demain si l’on ne prend pas garde.

Mustapha R.

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