Organisé par le Haut-commissariat à l’amazighité (HCA) sous l’égide du ministère de la Culture, le colloque sur le patrimoine culturel immatériel amazigh a été inauguré hier au Théâtre régional de Béjaïa en présence d’une pléiade d’archéologues, sociologues, anthropologues, linguistes, économistes et des hommes et femmes de lettres.Dans sa présentation de cette problématique, Bilek Hamid, archéologue et sous-directeur du HCA, expliquera que ce patrimoine “concerne, dit-il, l’ensemble des manifestations culturelles, traditionnelles et populaires y compris la langue comme vecteur de transmission de la mémoire commune”. Il ajoutera en revanche que cette conception ne vise pas “exclusivement l’héritage d’un passé lointain inventorié”, mais aussi “plusieurs aspects de la production contemporaine car le patrimoine immatériel est par définition vivant, vital et inséparable des rapports sociaux existants. Il est un facteur essentiel de l’identité de chaque pays”.Pour lui, la nécessité de récupérer cet héritage mémoriel ne peut “se faire, dit-il, sans l’impératif passage à l’écrit, car l’oralité n’a plus sa place d’antan”. Protéger l’héritage oral sans compromettre les idées et le progrès de son temps, tel et donc le crédo du HCA.Une série de communications liées à ce thème a été programmée durant la journée d’hier (28 juin) dans une salle où l’on a pu constater l’absence d’un nombreux public. Le Français Jean-Pierre Laoporte, archéologue chercheur, en présentant sa conférence ayant pour thème “Le patrimoine immatériel à redécouvrir…”, a longuement insisté sur l’importance de faire des recherches sur la toponymie dans tous le pays, car cette discipline scientifique est indispensable à la connaissance du patrimoine berbère. Le conférencier a cependant déploré que les chercheurs algériens ne trouvent pas de publications spécialisées pour rendre publics les résultats de leurs travaux de recherche. D’autres thèmes tels que “La langue berbère : langue et patrimoine”, “L’apport de l’image dans la réhabilitation du patrimoine immatériel amazigh”, “Comment collecter le savoir oral”, ainsi que beaucoup d’autres sont également inscrits au programme. Il y a lieu de relever enfin l’absence remarquée de la participation de l’université de Béjaïa (étudiants, enseignants…) ainsi que la direction de la culture de Béjaïa. On y reviendra.
K. S.