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Les citoyens d’Ichoukrène et de Sanana forment le siège de l’ADE

Ce n’est pas encore fini. L’été s’installe avec sa canicule, mais aussi avec des perturbations dans la distribution de l’eau aussi bien en ville que dans les villages. La dernière panne signalée par les responsables de l’ADE au niveau des forages de Mechtras a provoqué durant toute la semaine des pénuries d’eau à tel point que les citoyens ont repris leurs jerricans pour se démener dans tous les sens à la recherche de ce liquide ô combien indispensable en été. Jeudi dernier, les citoyens d’Ichoukrène et de Sanana dans la commune de Draâ El Mizan ont mené une action de protestation. Ils ont fermé le siège de l’agence Algérienne des eaux et organisé un rassemblement devant cette agence. A notre arrivée sur les lieux, tous s’empressaient à dire quelques chose. “Nous n’avons pas eu une goutte d’eau depuis un mois. On est mal servis. Et pourtant, nous payons régulièrement nos factures. Maintenant, on paie l’abonnement à 320 dinars par bimestre en plus de la TVA sans oublier bien sûr la pression d’eau qui n’arrive pas. On se demande pourquoi cette perturbation ne touche que ces deux villages alors que des fuites sont visibles partout. Où va l’argent des factures ?”, s’est interrogé l’un d’eux. La tension montait. “Est-ce normal d’acheter une citerne à mille deux cents dinars ?”, s’est écriée une autre personne. Les citoyens en colère s’apprêtaient même à bloquer la RN 68. Les responsables de cette agence, M. Issolah et P/APC ont reçu une délégation de citoyens et les présidents des comités de villages. Après deux heures de négociations parfois houleuses, car la délégation exigeait un P.V, où seront portées les garanties, des solutions ont été trouvées après consensus. M. Didouche Hamou, qui a tout de même mené à la raison tout le monde, fait alors la lecture du contenu de P.V. “Il a été décidé de remplir dès le lendemain (vendredi) les deux réservoirs et compenser l’eau distribuée jusqu’au rétablissement du programme normal de distribution pour les deux villages”, a-t-il lu en premier lieu. Et de confirmer : “L’APC s’engage à réparer la fuite au niveau de la conduite entre Azrou n’Tamarth et les Bouzembrak. Une fiche technique est demandée à la Subdivision de l’hydraulique”. Une autre décision est prise et acceptée par toutes les parties. “Nous allons mettre à la disposition des deux villages nos camions-citernes dès que le besoin se fera sentir”, a ajouté M. Hamou Didouche, maire de Draâ El Mizan. De son côté, M. Habel en sa qualité de président du comité de village, a tenu à remercier les citoyens qui ont répondu à l’appel ainsi que les responsables qui ont décidé des mesures précitées. La foule s’est dispersée dans le calme. Néanmoins, on peut ajouter que la commune de Draâ El Mizan enregistre un manque en matière d’alimentation d’eau potable car, faudra-t-il le souligner, son alimentation se fait à partir de deux chaînes vétustes, d’un côté, de Mechtras et de l’autre, de la chaîne dite Couloir de Sidi Ali Bounab qui ne donne presque rien pour toute la région en dépit des milliards engloutis par ce projet. La seule solution qui pourra mettre un terme à ce problème épineux est l’arrivée des eaux du barrage de Koudia Asserdoun de Bouira. Actuellement, les travaux sont en cours sur le territoire de la commune : conduites de transfert et réservoir réceptacle de cette eau “Nous allons respirer après la mise ne service de ce projet. On parle même d’une alimentation H 24”, nous a dit une source locale. En attendant cette solution, les citoyens devront encore subir ce manque.

Amar Ouramdane

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