Engouement pour les camps de toile

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En dehors de quelques familles aisées pouvant se permettre des maisons individuelles sur la côte, le gros des troupes s’en remet aux œuvres sociales du secteur éducatif de Tizi Ouzou qui se charge de l’organisation, de l’hébergement et du déplacement vers les sites. Plusieurs camps et villes côtières sont proposés aux vacanciers. Les campings collectifs, sous la tente, semblent attirer beaucoup de monde. Ce n’est pas seulement le prix du séjour fixé à six mille dinars, et par conséquent moins cher que le “dur” qui décide les enseignants à faire ce choix. Les habitués que nous avons côtoyés, trouvent “dans les camps de toile, une ambiance à nulle autre pareille” malgré cette promiscuité qui rebute les adeptes des maisons étanches. Des liens se nouent entre jeunes et même entre adultes venus de divers horizons. Après Zemmouri et Aokas, les responsables des OS reviennent comme il y a quatre ans, à Souk El Thenine, au camp dit “la touche” qui offre plus de commodités. “Ce n’est pas le top mais, comparé aux autres, celui là est de loin le meilleur”, affirme un vacancier. Il faut dire qu’ici, les campeurs, loin de toutes agitations et des intrus, ont directement accès à la plage bien que la ville soit quelque peu éloignée. Entre autres commodités, la disponibilité quasi permanente de l’eau tout comme la propreté des lieux ne sont pas étrangers au choix des enseignants. Au sein de la communauté, il règne une ambiance empreinte de convivialité faisant du camp une sorte de fête permanente à laquelle les mouvements des enfants et des adolescents ajoutent une touche bien particulière. Diffusée à partir des tentes, la musique kabyle, mêlée à celle des autres régions vous donnent l’impression de visiter l’Algérie à travers ses différents genres musicaux. Les campeurs créant ainsi leur ambiance à leur manière. Les organisateurs submergés par le nombre de vacanciers ont, lors de la deuxième session, fait l’impasse sur les habituelles excursions et concours, ne gardant que les soirées avec DJ, à la fréquence d’un jour sur deux. Les visites touristiques sont restées le domaine des “véhicules”. Yemma Gouraya, les aiguades, le pic des singes, en plus des sites proches telles les cascades de Derguina ou la grotte féerique à Aokas ne sont plus des lieux inconnus des montagnards. Certains découvrent, pour la première fois, que Béjaïa à cent cinquante kilomètres seulement, recèle des sites paradisiaques, au détour de chaque virage. Il reste tout de même, un avis partagé par tous, quand aux coûts du séjour. Ajoutés aux droits d’inscription (6 000 dinars), les maîtres doivent faire face aux prix exorbitants affichés par les commerçants de la côte. Sachant que l’évasion à moindre coût n’existe pas, les familles ne se plaignent pas et s’adaptent aux conditions de vie en plein air. Avec ces dix jours au bord de l’eau, un bronzage visible à distance, les enfants des montagnes ont de quoi faire des envieux parmi leurs petites camarades qui, eux, n’ont pas encore eu la chance de connaître les joies de la plage. Comparé à celui de l’an dernier, le séjour de Souk El Thenine montre que la volonté de faire mieux existe. Bien que tout ne soit pas parfait, Mehana Hocini et les autres encadreurs ont redoublé d’efforts pour que même les plus exigeants passent un séjour agréable. Ce qui les honore. Leurs collègues, dont les élèves viennent de se distinguer par les meilleurs résultats au BEM et au bac, méritent tous les égards.

A. O. T.

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