Azzetta, un plus pour le budget familial

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Elles ne cachent pas leur satisfaction d’avoir vendu un nombre considérable de pièces en quelques jours seulement. “Sur une cinquantaine de tapis mis en vente ici, il n’en reste que sept”, nous dit une jeune fille rencontrée sur les lieux. Ce qui est en soi appréciable, surtout que le rush des clients est attendu pour les jours à venir. Ces vieilles, pour la plupart, semblent trouver leur compte contrairement à leurs collègues d’en face qui se plaignent de ne pas sortir. De l’autre côté, en effet, au niveau des stands individuels, c’est à un autre son de cloche que nous invitent les artisanes. Elles se plaignent toutes de ne pas avoir autant de clients qu’elles auraient souhaité… La plupart de leurs ventes se limitent donc à des sacs et autres petits objets dont les prix ne sont pas importants. Point de tapis. Pourtant elles ne désespèrent pas, pour autant, de voir leurs produits s’écouler à la faveur de la fin de la manifestation. “Généralement, les clients attendent les deux dernier jours pour faire leurs achats”, nous dit une habituée. “Ils espèrent des ventes promotionnelles. Or, on ne peut baisser les prix plus que nous l’avons fait”, ajoute sa voisine. Lorsqu’on aborde les prix excessifs (18000 dinars pour quatre mètres carrés), elles sourient comme pour nous dire que nous abordons un sujet dont nous ne maîtrisons pas les tenants et aboutissants. Le problème du prix de revient est ici mis en avant par celles qui ont pignon sur rue. Elles parlent aussi des différentes charges, des loyers auxquels elles doivent faire face “sans compter les prix prohibitifs de la matière première” qu’elles vont chercher loin, pour justifier les prix affichés. Ce qui n’empêche cependant que l’activité s’exporte de plus en plus vers d’autres régions. Comment font-elles alors pour vivre ? “Azzetta ne nourrit pas.C’est une activité qui nous permet d’apporter un plus au budget familial”, affirme une exposante qui, en aparté, nous confie que c’est en faisant en parallèle la confection des robes kaybles qu’elle arrive à vivre. Si les conditions dans lesquelles végète le tapis, perdurent, il y a lieu de s’attendre à voir disparaître l’art si cher aux Ath Hichem.

A. O. T.

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