Site icon La Dépêche de Kabylie

Le S.O.S. de deux bachelières myopathes

Après un parcours des plus honorables au primaire dans le village Colonel-Amirouche (ex-Riquet), Taous Igui et Hayet Benkerou ont obtenu leur billet de passage pour le cycle moyen avec des moyennes-record. Contraintes de suivre leur scolarité loin de chez elles, plus exactement en internat au CEM d’Akbou, les deux myopathes ont eu énormément de mal à rejoindre l’établissement et ce, vu l’absence de transport. Leur calvaire n’a pas duré longtemps puisque le wali de l’époque a pris en charge leur cas. Après une brillante scolarité au moyen et un autre exploit au lycée Debbih-Chérif, voilà que les deux génies ont décroché leur bac avec respectivement 14,33 et 14,37. Rencontrées au bureau de leur association en présence de la présidente Nora Abderahmane, celle-ci n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour interpeller le ministre de la Solidarité, le wali et même le ministre de l’Education pour une “réelle prise en charge de Taous et Hayet afin de leur permettre de suivre, comme toutes les autres filles leur cursus universitaire en mettant à leur disposition les moyens nécessaires” et d’ajouter “même si elle sont armées d’une volonté de fer en brisant tous les tabous, et dominant leur handicap en plus de tous les défis relevés, si l’Etat ne fait pas un geste en faveur de ces deux bachelières, Taous et Hayet n’auront d’autre choix que passer le restant de leur vie à la maison, après avoir vu briser en elles le goût de vivre et le rêve qui leur est très cher : devenir après l’université “pharmaciennes”. En attendant que leur cri de détresse trouve une oreille attentive, souhaitons bonne chance à Hayet et Taous pour l’autre combat qui les attend.

Achiou Lahlou

Quitter la version mobile