Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a réduit d’une manière très conséquente les subventions octroyées au Fonds commun des collectivités locales (FCCL). Cette réduction dans la péréquation et dans le versement forfaitaire (VF) destinées à toutes les municipalités de la wilaya de Tizi Ouzou et à celle de Souk El Tenine, dans la wilaya de Bgayet, est d’autant plus pénalisante qu’elle a mis les responsables des communes dans l’obligation de réduire leurs masses salariales. Une entreprise jugée impopulaire car, selon les maires, elle réduit les familles des travailleurs à la misère comme elle nuit au parcours politique des élus et de leur parti.Les retombées d’une telle mesure ont été commentées dans leurs aspect politique conjugué à la promulgation d’un décret portant dissolution des assemblées locales de la Kabylie issues des élections d’octobre 2002.Les commentaires des maires que nous avons contacté hier ne manquent pas d’appréhension à ce sujet. Ce qui les rend plus affirmatifs dans leur exposé est le fait que même l’assemblée de wilaya n’a toujours pas reçu son budget voté en mars dernier. Cette dernière et faute d’éclairage sur ce revirement, n’a pu fournir des explications qui semblent dépassées tous les entendements logiques, se référant ainsi aux déclarations politiques des élus municipaux.Les données chiffrées que nous avons pu obtenir du maire des Ath Yanni démontrent, on ne peut plus clair, la conséquente réduction dans les subventions injectées au fonds commun des collectivités locales pour l’exercice 2005. Cette commune de moins de 6 000 habitants et qui emploie 70 travailleurs devra empocher 141 millions de centimes contre 418 qu’elle percevait auparavent. Soit une réduction de plus de 200%. Cet argent est destiné au recouvrement des salaires des employés et des indemnités des élus. Mieux, la municipalité est confrontée aussi au rabais dans l’enveloppe du versement forfaitaire (VF) qui est passé de 223 millions centimes en 2003 à seulement 46 millions pour 2005. Selon le président de cette APC, M. Tabèche, toutes les prévisions qu’effectuent les municipalités sont à base des charges et autres dépenses obligatoires nécessaires au fonctionnement des communes.Celles-ci sont donc supprimées du canevas au ministère de l’Intérieur qui n’aura retenu que les prévisions salariales et qui seraient même revues à la baisse. Une manière d’inciter les responsables locaux à procéder à la suppression d’effectifs.Nos interlocuteurs n’ont pas caché leur étonnement lorsqu’il s’agit d’évoquer le licenciement des travailleurs au moment où la priorité dans le programme du chef de l’Etat est la création d’emplois, s’interrogent-ils.La réduction dans les enveloppes du FCCL et du VF d’un côté et le blocage des budgets primitifs de l’autre sont interprétés par les élus issus du parti d’Aït Ahmed comme étant une nouvelle stratégie qu’utilise le pouvoir pour les pousser soit au retrait ou à prononcer la dissolution des assemblées où ils siègent. Ces mêmes élus, qui étaient en conclave hier à Alger, devront traiter de cette question, annonce-t-on. La tendance générale qui prévaut au sein du FFS, malgré le manque d’argent, est en somme, loin de satisfaire l’appel du chef de l’exécutif concernant le retrait des élus et l’éventuelle organisation des élections anticipées en Kabylie comme stipulé dans les accords avec la délégation du mouvement citoyen.
M. A. T.
