Les petits métiers et les grands dangers

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A la sortie est de la ville de Bouira, sur l’autoroute de surcroît, les automobilistes empruntant ce tronçon seront étonnés d’apercevoir des dizaines de jeunes adolescents au beau milieu de la chaussée. Des jeunes, dont l’âge ne dépasse pas la quinzaine d’années, interpellent carrément les usagers de la route en leur proposant des bouteilles d’eau minérale. Une pratique qui n’est pas sans risques lorsqu’on sait que cette sortie d’autoroute est très fréquentée et que les automobilistes ne respectent pas vraiment les limitations de vitesse indiqués aux abords de la route. Les parents de ces gosses devraient s’inquiéter à plus d’un titre pour la sécurité de leurs progénitures qui risquent leur vie à chaque minute, pour écouler en fin de compte quelques bouteilles d’eau minérale. Ces pratiques mercantiles sont copiées tout au long de l’autoroute de Bouira, et pas un endroit n’est épargné par ces revendeurs à la sauvette. Mercredi dernier, les éléments de la brigade de gendarmerie d’El Esnam étaient intervenus pour mettre un terme au commerce informel sévissant sur le tronçon autoroutier reliant Bouira à Bechlou et les jeunes revendeurs de figues s’étaient opposés à ce que les hommes en vert saisissent leurs marchandises. Les jeunes avaient dans un premier temps jeté des pierres sur la chaussée et avaient brûlé des pneus pour protester. La circulation automobile avait été momentanément perturbée, mais tout est rentré dans l’ordre au bout de vingt minutes. Le lendemain, les jeunes avaient repris leurs activités et les paniers de figues, de raisins et autres fruits de saisons étaient encore proposés à la vente, dans des conditions d’hygiène plus que douteuses, c’est-à-dire sous le soleil, la chaleur, la poussière et surtout exposés à la dioxine de carbone émanant des pots d’échappements des véhicules. Les autorités concernées, notamment les services chargés de la protection du consommateur, devraient trouver une parade pour éviter que les automobilistes de passage ne subissent les désagréments que peuvent causer une telle situation pour le moins anarchique.

B. H.

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