La Kabylie non concernée

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Pour la Kabylie, aucun centime de toute cette cagnotte. On croit savoir tout de même qu’un plan spécial concernerait cette région. Cette approche est dictée, dit-on, par l’instabilité de la région et les conditions sécuritaires. Il est à rappeler que ce budget s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal allant de 2005 à 2009, sur ordonnance du président de la République dans le sillage de son programme. La culture a toujours été le parent pauvre de l’ensemble des programmes arrêtés et des budgets alloués. Il se trouve que pour la seule wilaya de Tizi Ouzou, plus de 50 projets sont proposés, mais aucun pour le moment n’a été retenu. On avance à ce propos, l’idée d’un plan spécial, ce qui de l’avis des concernés dans la région et de ceux directement impliqués dans la chose, comme étant de la poudre aux yeux, dès lors que l’argumentaire avancé par les pouvoirs publics ne tient guère la route et l’interrogation suscitée est : En quoi la région se singularise-t-elle par rapport à la dynamique nationale puisque le plan quinquennal en question impliquerait l’étendue du territoire national. La wilaya de Tizi Ouzou, qui en soi, pilote comme il se doit la production culturelle et fait de la culture son terrain de prédilection, se découvre sous réserve et en marge de la préoccupation des centres de décision. N’empêche, on sussure par-ci par-là que l’approche pourrait être revue, une fois que le ministre des Finances aura statué définitivement sur la totalité de cette cagnotte. L’exemple de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, dont l’animation et la production ne sont un secret pour personne, si elle ne détient pas le challenge national, se voit dans la difficulté de réussir son projet d’extension pour plus de rendement, a fortiori, elle est le centre de gravité de la culture à l’échelle de la wilaya et a réhabilité l’action culturelle, longtemps en friche, dans les ténèbres. De plus, les infrastructure existantes en matière de salles de cinéma et d’espaces culturels sont trop vétustes et qui, même rénovés, ceux-ci s’avéreront trop insuffisants devant la forte demande vu l’afflux permanent vers le produit culturel. Sans parler des localités pour lesquelles l’abandon n’est plus à démontrer, la jeunesse de ces localités est livrée à elle-même jusqu’à être exposée à n’importe quel fléau. La Kabylie ne peut être en marge de quoi que ce soit. La singulariser par un plan spécial n’est dicté par aucune raison objective encore moins par un quelconque alibi politique ou sécuritaire.

Khaled Zahem

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