Alors que la commune et les citoyens de Béni Maouche s’apprêtent à fêter la date commémorative du congrès de la Soummam, le mercredi 20 août 2008, avec un important programme d’animation dont le culturel et le sportif et autres inaugurations de musées de Chahid, ainsi que l’occasion de l’ouverture de la saison des figues, des centaines d’hectares ont étés ravagés par le feu jeudi dernier à partir de 11h30, selon l’avis des uns et des autres, dont une vingtaine de foyers d’incendie répartis à travers une dizaines de villages dont Imazithen, Idjissen, Laazib, Thiwal, Iamarane et bien d’autres. Pas moins de 3.5 hectares d’arbres fruitiers dont des pommiers, ont été ravagés par les feux. Ni les oliviers, ni les figuiers n’ont été épargnés, fort heureusement sans dégâts humains, et ce grâce à l’intervention rapide et salutaire des citoyens et de la Protection civile qui ont réagi en conséquence pour éviter le pire tout en mettant au devant l’importance de sauver les vies humaines d’abord et leurs maisons, et malgré cela, une dizaine de maisons des environs et plusieurs poteaux électriques ont été endommagés, sans compter les centaines d’hectares et nombre inestimable de différents arbres ont été ravagés par les feux, la base économique de la commune résidant dans l’agriculture. Fettal Abbes, fellah, tout excité, ne sait plus à quel saint se vouer. Avec 8 membres, de sa famille, il dira : « Notre nourriture provient du minimum de notre production agricole, maintenant que rien ne nous reste, je préfère qu’on m’enterre avec. Ainsi tout ira mieux pour nous. il n’ ya aucun espoir,parce que nous n’avons pas d’Etat. » Une chair de poule nous met devant le fait accompli, consciences et responsabilités. Des dizaines de foyers d’incendie se sont propagés un peu partout. A une centaine de mètres, se trouve la firme agricole employant une moyenne de 14 ouvriers. 150 vaches et une centaine d’autres nourrissons. Aouchiche, fils du propriétaire de la firme, qui n’est que le fournisseur principal du yaourt Danone, tout inquiet des événements catastrophique nous avouera : « Je suis prêt à mourir pour sauver mes vaches.
C’est grâce à ces vaches que d’autres enfants grandissent et des familles entières y vivent. » Oliviers, figuiers, arbres fruitiers aux troncs et branches toutes devenus noires brûlés en quelques dizaines de minutes. Des centaines d’hectares, fumées et autres flammes d’une dizaine de mètres de haut. Malgré toutes la bonne foi des citoyens et la volonté qui ont défié les feux, les moyens y manquent cruellement. Ni les citernes d’eau, ni les rétames et peupliers blanc, pelles, pioches sur en main, des centaines de citoyens tous venus au secours pour sauver de leur mieux le maximum surtout les vies humaines qui s’y trouvent entres les feux. Une véritable guerre contre le feu. La Protection civile n’est pas arrivée à neutraliser le feu, sauf à limiter les dégâts et les évitements de la continuité des feux vers d’autres lieux, tout en mettant la priorité d’abord à sauver les vies humaines et leurs maisons. Des famille sont logées à l’apc, d’autres voisins qui présentent moins de risque, une hécatombe à Beni Maouche sans moyens matériels. M Laidaoui Rabah, président de l’APC et homme de terrain ne ménage aucun effort physique, matériel ou moral pour venir à la rescousse. Il ne cesse de répéter « comme voulez-vous faire et répondre aux SOS des centaines de cris de détresse ? Une commune de 95 km carrés, 22 000 habitants, ne dispose même pas d’un minimum comme niveleuses, bulldozers et autres, pour faire des pistes sur des terrains accidenté où personne ne peut y accéder en cas de besoin, comme ces circonstances cruelles et dramatiques. » Paradoxalement en pleine situation de détresse, les fêtes de mariage ont étés aussi partagées dans la douleur des uns et la joie des autres. Le comble dans tous les incendies, c’est que même le vent a aussi facilité les prises de feux avec une vitesse inimaginable, ce qui a compliqué davantage les tâches des uns et des autres. 21h30, le danger a été éloigné, mais les quelques foyers de feux continuent sur les hauteurs jusqu’à la limite des mesure prises contre ce monstre d’incendie qui s’est propagé avec un intervalle de 5 a 10 min. Par ailleurs, il y a lieu de signaler le courage des citoyens et autres efforts des instances locales et wilaya, avec les renforts de la Protection civile venus même de Sétif et de Béjaïa. L’appel du cœur des citoyens a été entendu. Vendredi 19h, les éléments de la Protection civile sont à présent au village Tizi N’tinzar en train d’eteindre les feux dans les terrains accidentés où la pénétration des véhicules dans les champs est quasiment impossible. Malheureusement, à l’heure où nous mettons les derniers points de la rédaction, l’on apprend que Meziane Ali, 33 ans, procédant à la réparation d’une pompe à eau, a été électrocuté et décéda à proximité du chef-lieu de la commune.
Amar Chekar