Le livre se fait de l’espace dans la rue

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Le temps qui passe n’a pas eu raison du livre. Même le développement terrible des technologies n’a pas pu casser “le papier magique aux oubliettes. A travers les quatre coins du globe des millions de gens s’adonnent à la lecture au sens classique du terme. Sans avoir recours aux moyens du temps moderne.Incontestablement le livre demeure une grande source de savoir et de plaisir pour les jeunes et les vieux.Chez nous, ce n’est pas vraiment le cas. Peu de personnes lisent comme si le livre est un accessoire de plus. La télévision et l’Internet captivent plus de monde. Peut-être que l’image et le son représentent un meilleur véhicule culturel ? Malgré tout, des femmes et des hommes, même des enfants du pays de Kateb Yacine consacrent beaucoup de temps à la lecture. Des fois, le livre brille par son absence sur les étals, cependant aller le chercher par tous les chemins est une quête qui est toujours envisageable.Il y a même ceux qui font le déplacement à l’étranger pour “le produit rare” chose qui n’est pas accessible à tout le monde, bien sûr.La petite ville de Sidi Aich, située dans la vallée de la Soummam, ne compte que quelques libraires qui s’intéressent au livre. Alors, les assoiffés de la lecture ne peuvent assouvir se “besoin vital”. Ce problème ne se pose pas uniquement dans les petits patelins, même dans les grandes villes du pays, ce genre d’entraves se conjuguent encore même à Alger. L’intérêt qui est réservé au livre n’est pas du tout à la hauteur des peuples qui veulent aller vers les horizons les plus lointains. Le super marché du livre sis à la placette de la Grande Poste ne peut que témooigner d’un grand laisser-aller. Au moment où le marché universel fait la règle, on s’acharne sur les vendeurs des livres qui apportent des bouffées d’oxygène à des gens submergés dans une anorexie infernale. Cette mesure va-t-elle s’étaler sur l’ensemble du térritoire national ? En tout cas, pour l’instant beaucoup de gens se font du livre un gagne-pain. Dans la ville de Sidi Aich, pas loin d’une dizaine de personnes pratiquent «la vente des trottoirs». On peut citer celui qui est sur la route de Timezghna et celui du jeune qui marque sa présence tout près de l’arrêt de Béjaia. Ce dernier ne cesse de faire de grand pas dans «le commerce de la rue». La quantité et le choix ne sont pas toujours à l’aube de chaque jour. Toutefois cet espace du livre mérite d’exister.On peut acheter entres autres des livres scolaires et des manuels toutes disciplines confondues. Un peu plus loin, dans le marché hebdomadaire, chaque mercredi, un vieux moustachu se fait sa place entre les vendeurs des fruits et légumes. L’endroit n’est pas du tout aménagé pour ce genre d’activités mais ce coin est un carrefour pour de fidèles clients qui viennent s’offrir des merveilles.L’autre jour, on a acheté le roman de John Steinbeck, «La perle» pour 100 DA, sachant que ce livre coûte le triple chez les libraires. «Je viens souvent ici pour acheter des livres, cet espace est une pépinière. Au moins, ces vendeurs nous laissent apprécier autre chose que la bouffe. On n’est pas des tubes digestifs, quand même ?», s’interroge Hamid, un passioné de la littérature.Les habitants renouent avec d’anciennes traditions livresques. Peut-être que la poussière finira par salir les livres. Qui sait ?

Mohand Cherif Zirem

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