Ainsi, après moult oppositions à l’actuelle direction que mène Karim Tabou, en signe de protestation, les contestataires légalistes du FFS appellent l’ensemble, » des militants de conviction et de toutes les générations à intervenir et à se prononcer, à faire honneur à la vérité, expliquer sans concession aucune les événements présents ou passés « , lit-on dans le texte de l’invitation, déposée au niveau de la rédaction par les militants contestataires du parti de Aït Ahmed. Et d’ajouter, que ces militants doivent » montrer leur attachement au FFS authentique, leur adhésion aux fondamentaux du parti consacré par la raison et par l’histoire. » Cette rencontre est programmée pour le 29 du mois en cours à Akbou, dans la vallée de la Soummam.
Sur un autre plan, les militants contestataires du vieux parti de l’opposition, sont longuement revenus sur les différentes crises couvant au sein de leur structure politique. Ils estiment que » depuis la légalisation du FFS en 1989, le parti a connu des crises liées à la gouvernance et à la démocratisation de ses instances. Les méthodes autoritaires du système honni qu’on était censé combattre ont fini par servir de modèle à un appareil subtilement orchestré par une oligarchie interne. » Cette oligarchie, de l’avis des protestataires légalistes, » a monopolisé la décision politique et cyniquement empêché tout débat à l’intérieur de notre parti. »
Abordant la direction actuelle issue du dernier congrès du parti, les contestataires du FFS qualifient le congrès de » congrès de la honte, qui fut plus administratif que politique. » Ce même congrès, a consacré » la division et il a participé à un enlisement visible et lisible du parti », avancent, encore les rédacteurs du texte de l’invitation. Après avoir dressé un constat peu reluisant de la situation interne du parti, les contestataires légalistes du Front ajoutent que ceux qui en sont la cause continuent » de régenter le FFS, agressant la conscience de chacun d’entre nous. Une conscience que nous interpellons aujourd’hui devant l’Histoire. «
Sur le plan national, la branche » rebelle » du FFS estime que, » l’Algérie est déstructurée, brouillée et frappée d’amnésie historique, trompée par les slogans creux, empêtrée dans la langue de bois… le FFS pris dans le tourbillon, aboutit à la finalité inverse et malgré la volonté de sa base, troque son rôle d’opposant contre celui d’un faire valoir. » Dans leur texte d’invitation, les contestataires rappellent que la rencontre prévue à Akbou, » n’est que le prolongement des engagements consignés dans les revendications militantes. » A titre de rappel, ces revendications ont été exprimées lors du premier rassemblement des contestataires légalistes du FFS, le 31 août 2006 au siège national du parti à Alger. Les revendications tournent autour de la réhabilitation du politique à l’intérieur du parti en instaurant un débat militant à tous les niveaux des structures. Mettre fin à la confiscation de la décision politique par l’appareil. Reprendre l’initiative politique sur le terrain en tant que force d’opposition et de proposition.
Par ailleurs, les contestataires du FFS appellent les militants et cadres du parti qui n’ont pas encore exprimé publiquement leurs positions sur les dérives actuelles de l’appareil menée par Tabou, » à se prononcer lors de cette halte et son voir comment redonner au parti rayonnement acquis durant tant d’années de sacrifices. » D’autre part, et prenant l’actuelle direction du parti pour cible, les contestataires estiment que la rencontre d’Akbou est une halte pour voir » comment mettre fin à l’extinction programmée du FFS aujourd’hui réduit à l’état cadavérique. »
A signaler enfin que, pas moins d’une vingtaine de militants ont signé l’appel à la rencontre.
Mohamed Mouloudj