“Sans engagement des autorités, je préfère me retirer”

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Après avoir trôné plus de 8 ans à la tête du DC Boghni, Mohamed Saïd Khandriche veut bien céder sa place à quelqu’un d’autre, mais il semblerait que les choses n’évoluent pas dans le sens qu’il espère. Dans cet entretien, le président sortant des Montagnards, admet que l’expérience qu’il a vécue au sein du DCB n’a pas été une sinécure mais pleine d’enseignements.

La Dépêche de Kabylie : Après 8 ans à la tête du DCB, y a-t-il des enseignements à tirer de votre expérience ?

Mohamed-Saïd Khandriche : Etre à la tête d’un CSA où le foot bénéficie de la primauté, notamment lorsqu’il s’agit d’offrir les moyens aux différentes équipes engagées, n’est pas une tâche facile. La preuve, au terme de toutes ces années, le club n’est jamais arrivé à équilibrer son budget du moment que le montent de dettes demeure le même.

En dépit des difficultés, le club a tout au long de ces années assuré son maintien. Qu’est-ce qui a fait que le DCB garde sa place en Régionale III ?

Il faut dire que la Régionale sans le DCB est une chose qu’on ne peut pas imaginer du fait que l’équipe jouit d’une très grande estime auprès des autres clubs. Ensuite, seule la volonté des joueurs et de quelques rares “fils de Boghni”, parmi eux des encadreurs, lesquels ont toujours mis l’intérêt des encadreurs, et celui de l’équipe avant l’intérêt personnel, a fait que nous avons pu relever le défi à chaque fois qu’il y avait urgence de sauver le club.

Mais dans tout cela, quelle est votre part dans la sauvegarde du club ?

Lorsque j’ai pris les rênes du DCB, je ne savais pas que gérer une section de football n’est pas chose évidente. Mais à force de m’investir, j’ai fini par accepter le défi, toutefois à mon détriment, car il faut que l’opinion sache que c’est avec mon propre argent que le club a pu survivre. Ma contribution n’est donc qu’un devoir en fin de compte et j’espère que les supporters du DCB ont compris le message que j’ai voulu adresser.

Maintenant que votre mandat est arrivé à terme et après l’adoption des bilans, comptez-vous briguer un autre mandat ?

Sincèrement, je veux bien que d’autres prennent le relais et je suis disposé à les aider dans leurs nouvelles missions. Sinon- s’il n’y a pas de candidats déclarés-mon retour sera conditionné par un engagement des autorités locales de contribuer à la vie du club du moment que nous représentons les habitants de Boghni. Si rien n’est fait dans ce sens, je préfère me retirer avec le risque d’assister à la disparition du DCB, chose que je ne souhaite pas.

Soutenez-vous l’idée de créer un directoire au cas où l’AG élective échoue ?

Absolument pas, pour la simple raison que cette option n’apportera pas la solution recherchée, en plus du manque de volonté à Boghni pour assumer des responsabilités dans le milieu du football surtout.

En parlant du sport et des autres disciplines, le DCB renferme une section de taekwondo, mais ses responsables se plaignent du manque de soutien du CSA. Quelle est votre réponse à leurs revendications somme toute légitimes ?

A un certain moment nous avons aidé cette section dont les résultats ont honoré toute la région et même le pays à l’occasion des Jeux africains. Je reconnais que nous les avons lésés cette année à cause du manque de ressources financières : le peu que nous avons eu nous l’avons dépensé pour sauver le club de football. Dans ce cas-là, on peut même parler des petites catégories des équipes de football : elles aussi n’ont pas eu ce qu’elles méritaient en dépit des résultats qu’elles ont obtenus cette saison.

Et pour conclure qu’avez-vous à dire à ceux qui réclament de vous un autre mandat au sein du DCB?

Je les remercie pour leur soutien mais je réitère ma position de ne pas franchir le pas s’il n’y a pas de garanties de mener à bien ma mission avec l’aide de tout le monde. Avec cela, je tiens aussi à remercier les sponsors qui ont aidé le CSA au moins pour nous doter de matériels nécessaires à l’équipe de football.

Entretien réalisé par M. Haddadi

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