Nous avons le plaisir de rencontrer le DTS du club et président de la ligue régionale du judo, Karim Touati, qui a aimablement repondu à nos questions.
La Dépêche de Kabylie : Le judo algérien a brillé aux Jeux olympiques… Quel est votre avis ?
Touati Karimi : J’exprime ma joie et ma gratitude concernant les deux médailles décrochées par Soraya Haddad et Amar Benikhlef (Amimar). Vraiment c’est extraordinaire.
Votre club, la JMB, a-t-il été récompensé après avoir réalisé une saison époustouflante ?
On a rien reçu à ce jour, à part décrocher une Coupe d’Algérie des seniors dames, qui est la première depuis l’Indépendance, les médailles nationales, trois medailles d’or de Faiza Meghara aux Jeux africains universitaire. Aucune considération. Je ne critique pas les autres disciplines comme le foot qui est un phénomène social mais ce n’est pas ainsi qu’on gère les choses mais il y a d’autres façons de gérer le sport.Nous n’avons rien reçu à ce jour, à part l’équipement de la DJS. Concernant la subvention de l’APW, on nous annonce qu’elle est en instance, dans un bureau d’un chef de service qui est en congé, le stage de ce mercredi sera financé à 90% de ma poche.
Apparemment, c’est de l’ingratitude ?
C’est plus que l’ingratitude, c’est très grave et je n’arrive pas à trouver les mots. Aucune aide. On a des athlètes très éduqués et notre staff technique travail dans le bénévolat
On se demande pourquoi il y a des harragas et des toxicomanes… C’est normal !
Je suis quelqu’un de très tenace et tant que je suis là je me battrais de toutes mes forces et avec mon argent. Le wali nous a promis une réception particulière lors de son retour du congé, vraiment c’est le seul qui nous a regardé, ainsi que le président de l’APC de Bejaia qui nous promis beaucoup de choses.
Les autres disent que nous sommes comme toutes les autres disciplines, mais ce n’est pas normal, nos résultats parlent d’eux-mêmes. Je suis très étonné de voir certains chiffres de subventions accordées à certains clubs, c’est de l’injustice.
Qu’en est-il avec le problème de la salle ?
Nous sommes livrés à nous-mêmes : tu demandes de voir les responsables, une seule reponse sur toutes les lèvres : ils sont en congé
On reclame une salle pour les entraînements et on nous repond qu’il faut voir avec les clubs, c’est vrai qu’il y a des sports de masse mais pas de cette manière. Ici, à Bejaia, il n y a pas de considération particulière pour le judo et pour la JMB qui a honoré la wilaya.
Je pense que les autorités au niveau du ministère doivent donner des orientations pour faciliter la tâche des judokas et encourager le judo. Les résultats décrochés aux J.O sont là pour confirmer mes dires.
Selon vos dires, l’Algérie a besoin d’une autre politique sportive ?
Le temps est venu pour que les autorités locales, régionales et nationales, nous regardent d’un nouveau œil. Comme a dit Mohamed Bouhedou : “Le judo est l’arbre qui cache la forêt”
D’après le dernier Festival des jeunes talents organisé ici à Bejaia, j’en déduis que l’Algérien est né judoka et aime le judo, on doit juste le canaliser. Aucun plan n’est proposé ni au niveau du ministère ni au niveau de la wilaya, et ce n’est pas les résultats qui manquent.
Pour hisser le niveau de ces athlètes, il nous faut un minimum d’infrastructures à l’image d’un dojo qu’on réclame pour notre wilaya.
Quel est l’objectif de la JMB, cette saison ?
Notre premier objectif est de consolider les résultats de la saison passée et de faire entrer 3 ou 4 de nos judokas, dans toutes les catégories, en équipe nationale. Je suis certain qu’on fera des surprises.
On vous laisse le soin de conclure…
Que les responsables concernés daignent regarder ce club. La DJS nous a octroyé du matériel de musculation, mais on n’a pas de salle où le mettre. On est un club d’élite et on doit le dire haut et fort : on fait partie de l’élite nationale.
C’est vrai qu’il y a d’autres disciplines qui méritent beaucoup de choses mais il est temps aussi qu’on regarde le judo d’une autre manière.
Propos recueillis par Z. H.
