L’APC montrée du doigt

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C’est plus de la moitié du chiffre d’affaires des activités commerciales que échappe au contrôle fiscal. C’est presque 1,5 million de personnes qui exercent dans le marché informel contre 1,6 million de commerçants dans la sphère légale,” indique M. Tessa, docteur en sciences économiques et de gestion. Ce dernier se basera, pour analyser les effets pervers du phénomène, sur l’évasion fiscale qui prend des proportions importantes. “L’administration fiscale algérienne a recensé 10 324 importateurs fraudeurs au 13 avril 2008,” ce qui conduit selon notre interlocuteur, à une fuite fiscale causant un préjudice au Trésor de plusieurs milliards. Il faut dire que le nombre important d’habitations qui surplombent la ville de Tizi-Ouzou où une forte densité de la population est installée, et face à l’absence des marchés couverts et de proximité, les citoyens se trouvent dans l’obligation de s’approvisionner “naturellement” auprès des intervenants informels. Dans ce sillage, toutes les dispositions réglementaires et autres mesures prises par les autorités locales n’ont pas eu l’ effet exempté.

Quand les autorités se rejettent la responsabilité

Si les activités non sédentaires font toujours parler la société civile pour les nuisances que cela génère, il est frappant de noter que les autorités à tous les niveaux se rejettent la balle et se renvoient la responsabilité de l’échec de la mise en œuvre des dispositifs de résorption du commerce informel. Au niveau local, l’APC est montrée du doigt, le laxisme qu’affichent, souvent pour des considérations électorales, les élus locaux et l’instabilité des exécutifs communaux, brise en amont le processus de résorption.” “Cette situation fait naître un sentiment d’impunité auprès des citoyens et provoque une déstabilisation des commerçants défaillants qui se plaignent de la concurrence déloyale qui leur est imposée et manifestent leur mécontentement à travers des mouvements de grève et pétitions,” nous dira un responsable à la Direction du commerce de Tizi-Ouzou. Abstraction faite des différents textes réglementaires qui ne manquent d’ailleurs pas. Des mesures d’urgence doivent être prises afin de stopper l’“hémorragie”.

“33 milliards de centimes pour trois marchés à réaliser”

“Je vous citerais la nécessité d’appliquer à la lettre et sans complaisance la réglementation en vigueur et la réalisation de nouvelles infrastructures et la rénovation de structures existantes dont un plan élaboré par la direction,” nous dira un responsable de la Direction du commerce. Toutefois, ce programme peine à trouver son rythme de croisière pour des raisons liées au financement. Dans le même sillage, il faut savoir que la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié de l’inscription de deux opérations, à savoir la réhabilitation d’un marché du gros de fruits et légumes pour 13 milliards ainsi que la réhabilitation de deux marchés de détails pour 20 milliards de centimes. Les deux opérations entrent dans le cadre du programme sectoriel. Ces projets seront réalisés par le biais d’un montage financier entre la Direction du commerce et l’Agence foncière de wilaya. Plusieurs autres marchés sont programmés pour la réalisation. C’est le cas pour la localité de Chaouffa ( Mekla), marché couvert à la nouvelle-ville (ex-unité EDGB, route de Hasnaoua), un marché de proximité (87 stands) à DBK et à Azazga.

A. Z.

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