Les trabendistes défigurent Tizi-Ouzou

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Il suffit de faire un tour dans les différentes localités de la wilaya pour constater la grande portée de ce commerce illégal. A Draâ Ben Khedda, Maâtka, Draâ El Mizan, Aïn El Hammam, Azazga ou encore à Tigzirt, Azeffoun… ce tableau est frappant, la quasi totalité des artères et des trottoirs sont squattés par les marchands informels. Au niveau de la ville de Tizi-Ouzou, le constat est le même. Selon un responsable de l’Union locale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) lequel a préféré garder l’anonymat, le taux de commerçants exerçant dans l’informel “serait de pas moins de 30%.” Plusieurs rues de la ville des Genêts sont en effet, livrées aux marchands informels ou ce qu’on appelle communément “trabendistes” qui vendent des articles de tous genres ; habillement, électroménager, produits cosmétiques, produits laitiers… “Tizi-Ouzou est devenue un grand bazard où tout se vend”, dira un citoyen.

Le responsable de l’ UGCA lui, fait ce constat que les marchands occupent surtout les points sensibles tels que les abords des hôpitaux, les cliniques… Qu’à cela ne tienne, ces trabendistes là où ils s’implantent, travaillent en tous cas beaucoup mieux que les commerçants légaux, lesquels ne savent plus à quel saint se vouer soumis qu’ils sont à une concurrence, il est vrai déloyale.

“Ce n’est pas possible de rivaliser avec eux. Nous on est soumis à un tas de charges qu’on doit honorer alors qu’eux ils ne sont tenus à aucune exigence”, explique un commerçant. “Les chiffres d’affaires des commerçants légaux ont connu une chute libre ces quelques dernières années.

Cette chute qui n’a épargné aucun commerce est à évaluer aux alentours de 30%”, nous fait remarquer le même responsable de l’UGCAA.

Le commerce informel avoisine les 30%

Les citoyens préfèrent effectuer leurs emplettes au niveau du marché informel où sont pratiqués des prix accessibles aux petites bourses. Il faut dire, en effet, que le marché informel fait bien le bonheur de la population qui peut se permettre de remplir son couffin à moindre coût. “Cela peut être vrai mais gare toutefois à l’arnaque,” explique le responsable de l’Union générale des commerçants, expliquant que la consommation des produits de l’informel peut générer des situations dramatiques. “Il y a des produits de la contrefaçon sur ce marché, non seulement leur qualité est nulle mais leur consommation est également dangereuse,” explique-t-il, en mettant en exergue les risques d’intoxication alimentaire, notamment en consommant des produits laitiers exposés sur des présentoirs en pleine chaleur.

Ils viennent de Bordj Menaïl, Boumerdès…

Comme chaque jour, les différentes artères de Tizi-Ouzou sont squattées par ces nombreux “commerçants” venus de Bordj Menaïl, Boumerdès, Draâ Ben Khedda…

Les trabendistes hier matin présentaient diverses marchandises sur les différents étalages aménagés à même les trottoirs, tout le long de la rue de l’Hôpital la plus fréquentée. Il était d’ailleurs bien difficile de se frayer un chemin au milieu de la foule assez compacte sans avoir à jouer des coudes. Pour éviter tout désagrément, certains piétons préfèrent emprunter la chaussée. Cela pour dire que la pratique de ce commerce n’est pas sans engendrer quelques aléas à l’ordre public, allant jusqu’à perturber la circulation automobile, mais le marché informel reste la destination préférée des ménages. “J’ai acheté deux chemises et un pantalon pour seulement 1 000 DA,” dira un citoyen rencontré dans la rue Lamali-Ahmed qui ne désemplit pas à longueur de journée.

M. O. B.

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