Selon les indications obtenues auprès d’un responsable d’une agence CNAS de Bgayet “seulement 25% des travailleurs ont accès à des prestations satisfaisantes en matière de médecine du travail.” Malgré l’obligation faite par la législation ( loi 88-05 relative à la médecine du travail) aux chefs d’entreprise de créer soit une structure interne autonome ( centre de médecine du travail) ou de contracter une convention avec une structure sanitaire ( hôpital, secteur sanitaire médecin privé), de nombreuses entreprises n’assurent pas encore cette activité de protection sanitaire contre les risques professionnels, droit universellement reconnu.
Les estimations fournises par notre interlocuteur donnent de “ une entreprise sur dix (10)” se conformant aux dispositions de la suscitée. Le nombre de médecins spécialistes en médecine du travail reste, lui aussi, en deçà des normes “ un médecin du travail pour 7 000 travailleurs au lieu de 1 pour 2 000.” Ce déficit, nous a-t-on précisé, est comblé grâce au recours à des généralistes. Parmi les autres insuffisances relevées par nos interlocuteurs, il y a le manque de locaux adéquats, d’équipements et de moyens d’investigations complémentaires pour le dépistage des maladies professionnelles et de mesures d’ambiance des postes de travail. On déplore aussi le fait essentiel que beaucoup d’employeurs négligent toujours l’intérêt à investir dans le facteur humain, c’est-à-dire la santé des travailleurs, pourtant la force de travail est le levier économique majeur, d’où découlent la productivité et la bonne santé de l’entreprise. Tout comme on note le faible apport des principaux syndicats, premiers défenseurs des intérêts des travailleurs quant à la santé du travailleurs, son unique capital. Il se dégage, à la lumière de ces données, que la nécessité de l’application effective des textes en vigueur ainsi que le rôle important que doit jouer l’Inspection générale du travail dans ce domaine et enfin la sensibilisation des employeurs professionnels, sont des préalables incontournables pour améliorer de manière sensible la couverture sanitaire en milieu de travail. Sans quoi, cette dernière ne finira pas de patauger au ras des pâquerettes.
B.B.