Les carnets épargne CNEP sont censés produire des intérêts au bénéfice des épargnants. L’intérêt a été revu à la baisse et c’est ainsi que les petits épargnants se retrouvent lésés du fait que cette épargne est assujettie à une taxe. Si l’on considère le relevé du carnet (photocopie à l’appui), le petit épargnant découvre avec surprise et consternation que la petite somme, épargnée si difficilement pour les jours de besoin, bénéficie d’un intérêt additif à son épargne qui s’avère pratiquement la moitié de la taxe retenue sur cette même épargne, pour la même période. Ainsi, il semble clair que pour que l’épargne soit réellement source de profit, l’épargnant devra serrer la ceinture, au maximum, gonfler au-delà de ses moyens “son économie” pour augmenter l’intérêt qui en découle. Les 2067,91 DA, déposés depuis 7 ans comme une roue de secours pour la période des vaches maigres, ont capitalisé un intérêt s’élevant à 364,24 DA mais la taxe atteignant 700 DA, le total appartenant à l’épargnant n’est plus que de 1736,15 DA. Une révision à la baisse, en quelque sorte. Et cela s’appelle “Epargne”. Cela sous-entend qu’il faut épargner “gros” pour faire fructifier son argent et les petits salaires devraient plutôt se contenter d’utiliser les fameux “bas de laine” qui ne rapportent rien mais qui ne soustraient rien, vous restituant intégralement la somme que vous y aurez déposée. Il est vraiment loin le temps où “l’épargne” faisait office de “prévoyance” et permettait de faire face aux surprises de la conjoncture, tout en offrant des possibilités d’accession au logement social en fonction de l’intérêt capitalisé. Cependant, les épargnants souhaiteraient que l’on prenne plutôt la taxe en considération puisqu’elle est d’un taux plus élevé que l’intérêt.
Mecherri Sofiane
