Même avec des salaires motivants, les sans-emplois fuient les offres de travail proposées par les secteurs de l’agriculture et du bâtiment et l’espoir ne sera que plus mince encore, si on se met à chercher des bénévoles pour des tâches de même nature. C’est normal. Qui accepterait sans recevoir en contrepartie aucun sou, de décharger des mètres cubes de sable, de déplacer une benne de briques sur 4 ou 5 étages, ou d’approvisionner en eau tout un chantier en jerrican ?… Apparemment personne. C’est ce que tout le monde croit, eh bien non… Car non seulement ces gens utiles genre “homme à tout faire” existent et répondent à chaque fois qu’on les sollicite, mais c’est eux-mêmes qui cherchent les places nécessitant “des coups de main”. Ceux-ci activent dans un cadre organisé au sein d’une association appelée Touiza, laquelle grâce à son implantation dans pratiquement les 48 wilayas que compte le pays intervient dans des tâches de restauration, de réhabilitation et d’embellissement de site d’utilité publique.
Pour la désignation des chantiers, l’association fait confiance à ses “militants de base”, lesquels entreprennent des démarches en direction des APC et d’un commun accord, déterminent la place ainsi que les travaux à apporter. C’est de cette manière que ces “dégourdis” de Touiza ont procédé avec le chantier mitoyen du stade communal de Lakhdaria, un espace que la Protection civile a restitué à la commune, après l’avoir occupé des années durant dans l’exercice de sa mission. “Les travaux d’entretien, de revêtement et de décoration des lieux nous ont pris 15 jours, du 1er au 15 août”, explique l’animateur du groupe. Une besogne selon lui “qui a nécessité la mobilisation de pas moins de dix personnes, dont sept sont venues de Ouargla, deux de Béjaïa et un de Tizi Ouzou”. En fait, ce qui était convenu de faire c’est de convertir — sans dénaturation aucune — l’endroit récupéré en dortoir de plusieurs chambres, en vue de les affecter aux joueurs des équipes visiteuses — ainsi qu’aux locaux — dont les domiciles sont éloignées. Bien sûr, pour que ces bénévoles mènent à bien leur rôle, il a fallu l’attention et une entière disponibilité du gestionnaire de l’APC, lequel tient à souligner Rachid de Touiza, “n’a ménagé aucun effort pour assurer les fournitures nécessaires à l’accomplissement d’une telle entreprise”, ajoutant que “durant tout cet engagement, l’APC n’a pas manqué de prendre en charge nos repas de midi et du soir, les douches après le travail ainsi qu’une sortie sur la plage de Seghirat de Boumerdès”. Toutefois, des désagréments il y en a eu d’après lui : “Les douches des vestiaires du stade mises à notre disposition ont connu des ruptures d’eau à trois jours de l’achèvement du contrat”, ou encore, “on a voulu mettre fin à notre intervention à trois jours du délai d’engagement”.
A. Chérif
