La mercuriale devance le rituel

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A quelques jours du mois sacré du ramadhan, la hausse vertigineuse des prix et légumes s’est faite sensiblement remarquée, notamment auprès des petites bourses qui ne s’attendaient guère à une telle mercuriale. Un tour au marché hebdomadaire des fruits et légumes suffit pour donner le tournis aux ménagères et aux pères de familles nombreuses. La carotte qui était il y a peine une semaine de celà à 20 DA le kilo, nargue les consommateurs du haut de ses 40 DA. La pomme de terre qui foisonnait littéralement dans la région de Bouira et qui était cédée jusqu’à récemment à 10 dinars le kilo atteint dorénavant les 30 DA. Les piments et poivrons affichent désormais le chiffre rond de 100 DA. La tomate, fruit de saison est elle aussi en tête au hit parade de la flambée des prix et se négocie autour des 45 DA le kilo. La salade atteint elle aussi le seuil de l’intolérable et c’est à 90 DA pour de la laitue que la ménagères pourra servir comme entrée. En plus de ces prix qui font frémir et craindre le pire, le risque de pénurie n’est pas à écarter et les yeux sont rivés ces jours-ci sur le lait en sachet. Un produit qui avait pendant de long mois défrayé la chronique et fait couler beaucoup d’encre quant à son prix mais surtout sa disponibilité. La seule usine de lait en sachet du chef-lieu de wilaya avait, pendant plusieurs mois, cessé de fabriquer ce produit car la poudre de lait revenait trop cher et les subventions de l’Etat tardaient à venir. Le mois de ramadhan qui s’annonce déjà demeure l’un des soucis majeurs pour les pères de familles nombreuses qui ne savent pas comment faire pour boucler leur fin de mois. “Avec une famille de six personnes à nourrir, il est sûr que nous allons faire des économies sur l’ensemble des produits de première nécessité. Les légumes seront chers mais nous essayerons de nous passer de fruits. Pour ce qui est de la viande, selon la disponibilité, nous nous approvisionnerons en produits congelés et inutiles de dire que nous l’utiliserons avec parcimonie” révèle Ahmed qui songe également à la rentrée scolaire qui risque d’achever son maigre budget. Cette rentrée scolaire qui justement coïncidera avec le début du mois sacré est, en effet, une plaie de plus pour les Algériens. Le pouvoir d’achat en érosion permanente ne simplifiera pas les choses et le commun des Bouiris, à l’instar du peuple algérien, risque d’en pâtir sévèrement. Les sorties en famille le soir risquent d’être annulées pour éviter des dépenses “superflues” et seront sans nul doute remplacées par des soirées télévisées.

H. B.

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