A l’approche du mois de carême, cette année c’est la salade qui annonce la couleur. Elle nous donne déjà une idée de ce que seront les prix dans quinze jours avec le début du mois sacré. A cent trente dinars le kilo de salade, du jamais vu, le consommateur appréhende déjà la suite des événements. Dans son sillage, la patate trouve l’occasion très belle de se refaire une santé. Après avoir vu son prix descendre jusqu’à douze dinars (c’était trop beau), elle reprend du poil de la bête pour s’afficher à trente et même quarante dinars. En dehors de la tomate qui est cédée à moins de trente et parfois quarante dinars, les commerçants ambulants du marché hebdomadaire se rattrapent aisément sur les autres légumes tels la carotte à quarante dinars, le poivron soixante-dix dinars ou encore les haricots verts à quatre-vingts dinars. Du coup, les spéculations vont bon train et les citoyens appréhendent le mois de carême qui s’annonce très chaud pour les petites bourses. Du côté des fruits que beaucoup ignorent du fait qu’ils doivent s’en passer, la tendance est plutôt à la stabilité. Le raisin de cave de qualité moyenne est vendu à 60 DA alors que la poire dont “la récolte est bonne cette année” ne veut pas descendre à moins 70 dinars. La plus petite pastèque “du jour”, comme ne cesse de le répéter le marchand, vous revient à cent cinquante dinars, ce qui n’est, tout de même, pas peu. Quant au citron que certains h’hésitent pas à ennoblir en l’appelant “Si Tron”, il caracole autour des 90 dinars, promettant de dépasser la barre fatidique des cent. Avec les “jus nature” qui font de plus en plus d’adeptes, les cafetiers s’arrachent les meilleurs agrumes, quels que soient leurs prix. Les consommateurs espèrent qu’avec le départ des vacanciers et surtout la réduction du nombre de fêtes, les prix amorceront leur descente pour redevenir raisonnables. lI est vrai qu’avec le grand nombre de mariages et de circoncisions cette année, le marché est boosté par la loi de l’offre et de la demande. Même si certains produits risquent de demeurer sous tension, il faut s’attendre à ce que d’autres reprennent leur place dès la rentrée.
A. O. T.
