Tiniri, Ouled Serradj, Zina, Belouyel… sont entre, autres villages de la commune d’Ighil Ali, ceux dont les habitants sont astreints à longueur d’année au tonneau des Danaïdes pour faire leurs provisions d’eau. Et pour cause : la route, l’électricité, l’eau, la sacro-sainte Trinité, sans quoi la vie dans les chaumières n’a plus beaucoup de sens, se trouve toujours amputée de son troisième élément. L’inexistence d’un réseau public d’eau potable oblige les habitants de ces villages à endurer le martyre par le recours au système D. “La corvée quotidienne d’eau est entrée dans nos mœurs. Mais elle est tellement harassante et contraignante qu’à la longue, elle devient franchement insupportable”, témoigne un peu désabusé, un citoyen de Belayel. Dans la commune d’Ighil Ali, le taux de raccordement au réseau AEP au niveau des villages est faible, comparativement au chef-lieu communal où il avoisine les 97%, d’après le maire. “Pour alimenter les villages, il nous faut deux stations de reprise, en sus des quatre déjà utilisées pour acheminer l’eau au centre d’Ighil Ali à partir des forages d’Allaghan”, nous dira le P/APC. “Cela se traduit, déplore-t-il, par des factures d’électricité exorbitantes de 50 à 56 millions par mois”. Deux forages au niveau de l’Oued Sahel alimentent la région d’Ighil Ali. Ce à quoi il faut ajouter un troisième forage dont l’exploitation a repris récemment après avoir été abandonné pour cause de pollution. Un quatrième forage, en voie d’équipement celui-là, sera d’un apport précieux pour améliorer la desserte d’eau potable au niveau du chef-lieu communal et quelques villages périphériques. Pour les paisibles villageois de Ouled Serradj et autre Tiniri, en revanche, point de projet d’AEP en vue. Peut-être qu’on songera à eux dans un proche avenir, sinon à Pâques ou à la Trinité.
N. Maouche
