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Le blocage persiste

La crise de confiance qui affecte depuis bientôt 3 mois l’APC d’Akbou et la paralyse totalement n’est pas prête de l’épilogue tant attendu. Les partis qui siègent dans cette assemblée se font systématiquement et inexplicablement absent sur la scène politique locale et ses animateurs semble vaquer à leurs préoccupations habituelles comme si la Chose ne les intéressent pas, eux qui ont osé placarder tout Akbou de programmes sciemment conçus qui laissaient rêveur le plus dur des pessimistes, eux qui ont ténorisé par-dessus les toits des maisons et gourbis que compte Akbou pendant trois longues semaines, lors de la dernière campagne électorale, leur volonté d’opérer un changement et leur souhait de se voir accorder la confiance des citoyens pour les servir. Que d’épanchements ! Quant aux associations et autres comités de cités, leur apparition coïncide le plus souvent avec la distribution des subventions, des logements, des lots de terrains, du couffin Ramadhan et la célébration des nombreuses journées mondiales. Le blocage de l’APC ne les intéresse pas outre mesure ! Ils ont une conception erronée, syndicaliste du rôle qu’il leur incombe de jouer en tant que régulateurs et garants de la permanence citoyenne. Ailleurs, l’animateur du mouvement associatif et du représentant de la société civile, contrairement à ce qui est admis chez nous, ne se limite pas à revendiquer des droits mais au besoin il contribue effectivement et continuellement à la gestion des affaires de la collectivité et de la cité.

“Irrégularités dans le fonctionnement”

Pour rappel, au courant du mois de juin 2008 06 élus (2 FLN, 2 FFS, 1 RCD et 1 RND) sur les onze que compte l’Assemblée populaire communale d’Akbou ont adressé au maire une missive dans laquelle ils ont soulevé des “irrégularités” dans le fonctionnement de l’APC et lui ont demandé de les associer dans “la gestion courante des affaires de la commune, conformément à la loi”. Ne voyant rien venir de la part du destinataire, ils sont revenus à la charge en durcissant le ton, en changeant de modèle et de modem, ils ont mis en date du 07/07/08 sur la voie publique une déclaration dans laquelle ils ont qualifié le maire d’“Oligarque”. Suite à quoi, l’assemblée ne s’est pas réunie à deux reprises successives, faute de quorum, les six l’ayant boycotté. Paradoxalement, les partis politiques que ces élus représentent se terrent dans un mutisme ahurissant et les responsables de ces partis n’ont pas encore réagi à cette situation gravissime. Les observateurs de la scène politique locale restent abasourdis par l’attitude adoptée par cette majorité qui “dispose légalement de tout le pouvoir délibérant étant supérieur en nombre et qui se plaint de l’injustice dans laquelle la confine l’exécutif de la commune qui ne dispose pourtant que d’une majorité relative au sein de l’assemblée”. Hélas ! Chez nous, la logique “de tout blanc ou tout noir” prévaut sur tout esprit de cohabitation, de coexistence, de diplomatie. Autrement, l’APC d’Akbou réunie les conditions de l’exercice de la démocratie par cela seul que les pouvoirs délibérant et exécutif pourraient s’exercer par des élus qui relèvent de groupes opposés. Les 19 points inscrits à l’ordre du jour de la dernière assemblée tenue le 30 juillet 2008 et à laquelle ont assisté 10 élus renseignent sur la gravité des conséquences qui peuvent résulter de la persistance de cette crise.

Pendant ce temps, la population espère…

En attendant de voir ces représentants du peuple revenir à de meilleures sentiments, les habitants des cité GMS, Stade, Bouimchache, Gare ont passé encore un été dans des conditions difficiles que la rudesse de la canicule a certainement exacerbé. Les associations qui ne fonctionnent que par les subventions de l’Etat en son privées, les nombreux projets inscrits et avalisés précédemment par ces mêmes élus et ceux qui les ont précédés restent en l’état, l’occupation récurrente de la voie publique par les citoyens chaque fois qu’un problème se pose menace sérieusement les fondements de l’Etat et ne présage rien de bon. Dans la république, l’Etat détient le monopole de l’usage de la force physique, lequel est scrupuleusement réglementé, tout recours par les sujets à ce moyen est une transgression qui appelle la définition des responsabilités et des sanctions aux contrevenants. Or, à Akbou, il ne se passe pas une quinzaine de jours sans que des citoyens procèdent à la fermeture d’une route ou d’un service public. La visite du nouveau wali à Akbou en date du 24/06/2008 allait impulser à la commune un nouveau rythme dans la finalisation de certains projets qui pendent depuis belle lurette. Malheureusement, cette dynamique se trouve compromise par la situation du blocage dans laquelle l’APC patauge, un blocage qui ne fait qu’accentuer la bureaucratie qui caractérise notre administration. L’exemple de l’achèvement des travaux du “Stade des martyrs”, travaux nettement arrêtés depuis la création de l’agence foncière de wilaya qui s’est substituée aux agences foncières locales en mars 2006 est significatif à plus d’un titre. Il est utile de rappeler que de nombreux projets stagnent dans les terroirs de l’administration ou sur les bureaux des différentes directions, à l’exemple de la réalisation d’un bloc administratif sur le site de l’ex-siège de la BADR d’Akbou, démoli depuis plus de deux ans, la construction de la gare intermodale au lieudit “Patte d’oie”, la construction de 500 logements sur le site actuel de la “Cité des Belges” avec toutes les structures d’accompagnement, la construction d’un centre d’affaires au niveau de l’actuel marché des fruits et légumes qui se trouve au centre-ville, la non-distribution de centaines de logements sociaux. Alors, de grâce messieurs les “politiciens”, interrompez vos vacances, rompez vos silences, assumez vos responsabilités et jouez convenablement votre rôle ! Si vous n’en êtes pas capables, déclarez forfait !

B. Sadi

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