L’association culturelle de Felden, un village perché sur les hauteurs de Chellala, a organisé du 14 au 20 du mois en cours une semaine culturelle pour la commémoration du 52e anniversaire du Congrès de la Soummam. En marge de ces festivités un hommage a été rendu aux défunts Loualia Said et Touati Adnane, deux jeunes natifs du village qui ont trouvé la mort l’année dernière dans un accident de voiture. Les membres de l’association ont inauguré cette manifestation en présence des représentants des autorités locales et de plusieurs personnalités du village. D’importantes activités culturelles et sportives se sont déroulées durant la semaine. Match de volley-ball, tournoi de pétanque, pièces théâtrales et gala artistiques étaient au programme, mais ce qui a marqué le plus cette semaine culturelle c’est l’innovation dans les festivités, comme cette course d’ânes qui a drainé les jeunes comme les vieux voire même la gent féminine. “Nous sommes très contents de la réussite de toutes les activités programmées durant cette semaine et nous remerciions les habitants du village qui n’ont épargné aucun effort pour l’accomplissement du programme, sans oublier les APC d’Akbou et de Chellata et les entreprises privées pour leur aide”, dira Hakim Idiri secrétaire de l’association. Après la distribution des prix aux lauréats du bac, du BEM et des trois premiers des classes de 5e et 6e années du primaire, un gala a été organisé dans l’école du village avec la participation de plusieurs figures de la chansons kabyle : Azerzour, Louali Boussaâd et Louiza. A 23 h les premiers titres sont passés en revue et les jeunes ne se sont pas fait prier pour se trémousser durant une bonne partie de la nuit.
Rencontre avec le chanteur Azerzour
Compositeur, poète et interprète. Allure posée il porte des lunettes rondes couvrant la moitié de son visage. On le connaît par son premier tube Tamaâth sorti en 1990. Monsieur Azerzour, doyen des chanteurs de la région, auteur de 5 albums, vient de sortir un nouvel album intitulé Ulach snath, contenant 8 titres rythmés par une musique kabyle, gnawi et chaâbi. Fidèle à son genre de chansons, monsieur Azerzour chante la malvie, l’espoir et l’amour. Dans le titre-phare de l’album intitulé Ulach snath (il n’y en a pas deux) l’auteur chante le marasme de tout un peuple, la malvie, la patrie, le large fossé entre le peuple pauvre et l’Etat riche et il le termine par un grain d’espoir qu’il faut cultiver car Ulach snath. Le titre Nekk ttu ul yegguma dédié au sacrifice pour ce pays, aux villages vidés de leurs âmes, aux pierres tachées par le sang des jeunes affrontant les balles avec leurs torses nus, et aux mères versant des larmes intarrissables. Dans un autre titre rythmé Tayri les séquelles laissées dans le cœur d’un amoureux sont inguérissables et la flamme qui le consume ne s’éteint jamais même par l’eau des océans Ghas ma swigh lebhur times d yegga deg i ur hsigh ara temmet. “Je chante pour le plaisir car dès mon jeune âge j’avais découvert en moi cette passion et je chante ma révolte, à cause du vécu quotidien, des problèmes sociaux, des problèmes politiques, surtout les jeunes qui quittent leur pays. Je ne peux pas chanter les oiseaux, les papillons face à tout cela, et mon silence serait criminel en tant qu’artiste, père de famille, retraité de l’enseignement. Pour terminer je dirai qu’on doit tous s’y mettre pour sauver notre mère-patrie et chère Algérie car nous n’avons pas de pays de rechange”, nous dira l’auteur d’Ulach snath.
Ikhenache S.
