Le premier jour de Ramadhan 2008, a vu l’inconscience des commerçants ainsi que des consommateurs dépasser les bornes de la raison. En effet, nous n’avons pas été surpris de constater sur place, au marché Edimco de Béjaïa, les conditions dans lesquelles se vendent les viandes. Exposées à la chaleur et sans aucun respect des règles d’hygiène, toutes sortes de viandes sont proposées à des prix qui ne feront pas hésiter les consommateurs. C’est ainsi que pour quelques dinars de moins, ces derniers n’hésitent pas à en acheter au risque de… leur vie! Comment qualifier cela si ce n’est de l’inconscience ? De leur côté, les premiers responsables, les commerçants, semblent connaître parfaitement la situation dans laquelle se trouvent les brigades de contrôle de la wilaya de Béjaïa. En effet, les moyens humains et matériels mis à la disposition de ces brigades sont plus que dérisoires pour un travail efficace. En tout cas, c’est ce que nous avons confirmé à la DSA. En attendant de nous entretenir avec l’inspecteur vétérinaire de la wilaya de Béjaïa, en mission hier, nous avons pu voir l’intérimaire du DSA qui a bien voulu nous exposer la triste réalité concernant les moyens de contrôler toutes ces irrégularités. En effet, la brigade mixte de l’inspection vétérinaire et de la DCP, pour ne citer que ces deux organismes, ne disposent que… d’un seul véhicule appartenant à la DSA. C’est tout dire sur la triste réalité à laquelle est confrontée la brigade de contrôle. De plus, concernant le contrôle du commerce, toutes les autorités locales ainsi que les services de sécurité sont concernés. Malheureusement, en plus des moyens dérisoires, il semblerait qu’il n’y a pas une bonne coordination. En tout cas, en attendant des jours meilleurs, l’intérimaire du DSA, qui nous a reçus hier, dira à juste titre que même les citoyens sont responsables de cette situation avec leur manque de vigilance. Enfin, on apprend, par notre interlocuteur, que durant cette semaine, des centaines de kilogrammes de volaille, ont été saisis chez le détenteur du monopole, Condi volaille dont le siège est à Akbou, et cela, à cause des dates de péremption dépassées. De plus, notre interlocuteur nous dira ne pas être surpris par ce que nous lui avons appris concernant les viandes exposées à la chaleur, vendues au marché Edimco. Il insistera sur le manque de moyens pour contrôler tous les commençants de la wilaya non sans nous avoir informés sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées quelques opérations.
Par exemple, pour imposer l’emballage des volailles au marché “La Cofel” de Béjaïa, il avait fallu, à l’époque, l’intervention du procureur de la République puisque certains commerçants avaient menacé les contrôleurs de la DSA avec des… armes blanches. On apprendra également qu’au niveau des “4 Chemins”, il n’avait pas été facile d’imposer des réfrigérateurs. Enfin, tout cela pour constater une triste réalité…
En tout cas, en attendant des jours meilleurs, rien n’empêche les citoyens d’être vigilants, car, ce n’est pas pour quelques dinars de moins que l’on doit se permettre de… risquer sa vie. Nous y reviendrons lorsque nous nous entretiendrons avec l’inspecteur vétérinaire dans nos prochaines éditions.
Tarik Amirouchen