Flambée des prix : l’équation infernale des smicards

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Les prix ! Une véritable équation insoluble pour les smicards. D’un avis unanime, ils débitent : “excessifs !” ou encore, “Comment peut-on répondre aux besoins les plus élémentaires de nos familles avec cette hausse vertigineuse des prix !” sur la même lancée, mines blafardes, les cartes de nos smicards sont brouillées. L’on a retenu ce commentaire lors de notre passage au marché hebdomadaire de l’EDIMCO : “Le trou dans le budget mensuel devient des plus intenables. Il serait absurde de se perdre dans des calculs qui ne mèneront nulle part. D’ailleurs, ils sont infinis, et dire que l’on pourrait maintenir un certain équilibre entre les dépenses et le revenu… ça me paraît impossible”. Effectivement, les prix des fruits et légumes ont presque doublé à tel point que le citoyen ne sait plus où donner de la tête. Sur les étals, les prix affichés par les commerçants lundi dernier au marché hebdomadaire EDIMCO donnent le vertige : la tomate à 45 DA, l’abricot vert entre 80 et 90 DA, la pomme de terre est cédée à 35 DA le kilo et le prix de la courgette oscille entre 45 et 60 DA le kilogramme. Il en va de même des prix des viandes. La viande bovine est cédée à 580 DA le kilo, la viande ovine à 740 DA et le poulet a faussé tous les calculs des ménages en passant de 170 DA à 230 DA le kilo. “A chaque mois de ramadhan le même scénario est réédité. Les prix des fruits et légumes flambent sans que l’on sache les véritables raisons de cette envolée”, se lamente Hamid, enseignant et père de deux enfants, avant de s’interroger sur le silence des pouvoirs publics qui n’ont jamais daigné intervenir pour réguler le marché des fruits et légumes. Intervenant le jour même, soit lundi dernier sur les ondes de la radio locale, le directeur de la Chambre de commerce a répondu en ces termes aux interrogations des citoyens quant à la non régulation du marché des fruits et légumes par les pouvoirs publics : “Les prix sont fixés par le jeu de la concurrence et la loi de la demande et de l’offre. Les pouvoirs publics peuvent intervenir non pour fixer les prix des produits mais pour réprimer les fraudes et vérifier la qualité des produits”.

Son institution, a-t-il précisé, a mobilisé à cet effet plus de 60 agents qui vont sillonner les quatre coins de la wilaya durant ce mois de ramadhan. Advienne alors que pourra des bourses des smicards qui ne savent plus de quel sein nourrir leurs enfants. Ces derniers appréhendent d’ores et déjà une autre situation au bout du supportable : celle de la rentrée scolaire. Il est à souligner à ce propos que les fournitures scolaires ont connu, elles aussi une augmentation. Les smicards auront du mal à assumer leurs responsabilités parentales. Face à cette situation, nous smicards n’auront bien évidement pas droit au couffin de ramadhan distribué chaque année par notre “wazir” de la Solidarité nationale aux démunis et non aux smicards. Ceux-ci, n’ont qu’à serrer leurs ceinture, car le “wazir” ne sait même pas s’ils existent ou pas. Par ailleurs, une chose est sûre : les aides des pouvoirs publics aux familles démunies vont certainement leur permettre de garder la tête hors de l’eau. Dans ce sillage, le wali de Béjaïa s’est dit prêt à satisfaire toutes les demandes, bien sûr des familles nécessiteuses et non celles des smicards.

B. B.

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