En effet, ceux qui avaient l’habitude d’effectuer leurs achats les dimanches au marché des fruits et légumes, sont revenus chez eux très déçus de la tournure qu’ont pris les évènements, laissant ainsi place à l’expression d’une colère amplement justifiée au vu de l’incapacité ou de l’impuissance des petites gens de changer le cours des choses, car à part l’attitude visant à s’abstenir d’acheter certains produits exposés, le citoyen n’a aucune possibilité de réclamer, tant les règles qui régissent la commercialisation des produits alimentaires de base ne sont pas clairement définies. Cet état de fait est facile à vérifier en sillonnant les allées du marché de Boghni, où les règles du commerce sont bafouées. Sinon comment expliquer l’envolée des prix de certains légumes pourtant non soumis à une pression particulière comme la tomate. Il y a une semaine à 30 DA le kilo et actuellement à 70 DA ? La pomme de terre a connu le même sort réservé au marché par les spéculateurs même si l’augmentation opérée est légère par rapport au haricot vert, la salade, la courgette, devenus des produits de luxe à côté d’une catégorie de fruits exposés, toutefois inaccessibles pour les petites bourses et même pour les catégories sociales qu’on prétend appartenir à la classe moyenne. De ce fait, on se contente généralement d’acquérir l’essentiel, à savoir les aliments nécessaires pour préparer un repas décent. Cependant, il y a toujours ceux qui achète sans réfléchir ou par contrainte du fait de l’évolution de la structure familiale attirée par de nouveaux comportements, ceux des sociétés de consommation. Dans un autre sens, il faut dire que les portes de la spéculation demeureront toujours ouvertes tant que le pari de redresser notre agriculture n’est pas réussi. En fin de compte, c’est le manque de production de produits de premières nécessité, comme les légumes frais er secs, qui génère un déséquilibre entre l’offre et la demande et est derrière la chute du pouvoir d’achat des citoyens. Toutes ces réflexions, on les a entendues au marché de Boghni, ce qui dénote que le peuple est conscient des différents maux qui rongent son pays.
M. Haddadi
