Le restaurant “errahma” ouvre, sans budget

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Comme l’an dernier, les bénévoles ont élu domicile dans le même restaurant qui semble répondre à leurs besoins. Situé à la rue d’Aït Yahia, celui-ci leur coûtera, tout de même, la bagatelle de trois mille cinq cents (3 500) dinars. L’équipe habituelle des bénévoles était à l’œuvre, ce lundi, dès neuf heures du matin. “Pour être fin prêts à seize heures”, nous dit Nacer qui souligne que “certains démunis parcourent une vingtaine de kilomètres pour venir emporter le ftour pour toute la famille”. En effet, en plus des repas servis en salle, certains pères de famille dont les femmes et les enfants ne se déplacent pas, pour diverses raisons, préfèrent consommer leurs repas chez eux. Sur place l’équipe se prépare activement à servir, ce premier soir, plus de trois cents repas.

Le service en salle est toujours assuré par des bénévoles, essentiellement des hommes, faut-il le souligner, qui viennent des villages, à tour de rôle. C’est au village d’Aït Ailem qu’échoit l’honneur de commencer, en ce premier jour. Dès le matin, ils viennent se mettre à la disposition des organisateurs. Pour revenir aux moyens dont dispose le C-RA local, on apprend que “on débute avec des achats à crédit, en attendant que les bienfaiteurs viennent nous apporter leurs contributions”. Celles-ci arrivent généralement, dès le second jour, sous différentes formes (en espèces ou en nature) et souvent anonymement. L’APC d’Aïn El Hammam a par ailleurs promis une aide financière qui ne saurait tarder, selon nos interlocuteurs qui entendent lancer un appel aux âmes charitables pour les aider à faire face à l’affluence record de démunis qui ne manqueront pas de se présenter au restaurant. Chef-lieu de daïra, Aïn El Hammam accueille des nécessiteux des villages les plus reculés en plus des voyageurs de passage, bloqués en ville à l’heure du ftour. Les communes limitrophes devraient elles aussi mettre la main à la poche vu que le restaurant situé Ain El Hammam est ouvert à tous sans distinction de commune. Côté cuisines, si les quatre ouvriers habituels, payés pour cette tâche, sont en poste, l’absence de Dda l’Hocine Ferhat d’El Kom et de Dda l’Hocine Mouffok d’Agouni Nteslent, deux membres actifs et volontaires, à chaque ramadhan, n’est pas passée inaperçue. Les deux hommes ont eu le même destin, terrassés, tous deux, par des arrêts cardiaques, durant l’année écoulée.

A.O.T.

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